Forum CND – jeudi 29 août
Le jeudi 29 août 2024 est le 5e jour de rencontres de notre forum. Ce jour, tout comme les autres jours, a commencé par une prière, au cours de laquelle les personnes de la province Visitation nous ont invité à invoquer l’Esprit Saint pour qu’il nous transforme, nous remplisse de ses dons, afin de mieux apprécier le lever du soleil, et de jouir de ses rayons tout au long de la journée.
D’abord, Marie Claire Rufagari nous a entretenus sur le thème : « La menace identitaire au cœur des rencontres interculturelles et intergénérationnelles : comment créer des ponts? » En effet, dans la rencontre avec l’autre, nous n’avons pas à définir l’identité de l’autre, car toutes nos histoires sont importantes. Elle nous a parlé de la diversité culturelle comme étant une richesse qui pose divers enjeux :
- Les repères qui nous permettent de nous situer (Qui suis-je? Qui est l’autre?)
- La reconnaissance, qui nous permet de savoir les différentes cultures que nous portons.
- Les rapports de pouvoir: être conscient.e.s de ces rapports nous permet d’identifier nos marges de manœuvres et de les utiliser.
- Les interactions: lorsque celles-ci ne se passent pas bien, la communication, la collaboration et la participation aux projets vont en payer le prix.
Puis, elle nous a présenté quelques défis interculturels, à savoir :
- La diversité de la population qui ne se reflète pas dans les politiques, les programmes, organisations, équipes et les pratiques.
- Ne pas confondre les concepts d’uniformité, d’équité, et d’égalité.
- La prise en compte des similitudes et des spécificités.
- La prise en compte des rapports de pouvoir…
- Chercher à comprendre avant d’être compris…
Ensuite, elle a élucidé sur la notion de choc culturel, qui est une réaction de dépaysement et de frustration. Toutefois, le choc culturel peut devenir une opportunité pour se connaître et pour découvrir la vérité. « Nous faisons tous partie du problème et de la solution »!
Pour terminer son exposé, Marie Claire nous a invitées lors de conflits ou chocs liés à nos identités culturelles différentes, à identifier des facilitateurs, facilitatrices pour nous accompagner. Elle nous a également invité.e.s à utiliser l’art, le théâtre-forum, pour créer des repères communs; à identifier et partager toutes les pratiques inclusives.
Ensuite, Jeanne-Marie nous a entretenu.e.s sur le thème : « Décoloniser les esprits, nos relations, nos pratiques et les politiques ». Ce faisant, elle a déclaré qu’il est plus facile de décoloniser les territoires que de décoloniser les esprits, car ce qui entre dans les mentalités prend beaucoup plus de temps et est plus difficile à défaire. Plutôt que de nous atteler à aimer, nous devons essayer d’identifier les barrières qui nous empêchent d’aimer, et les faire sauter les unes après les autres. Jeanne-Marie a fini en nous envoyant d’abord réfléchir puis échanger ensemble à notre table sur la question « Aujourd’hui, moi, comme sœur CND ou personne associée à la CND, qu’est-ce que je peux faire pour humaniser le monde? »
Juste avant la fin de l’avant-midi, nous apprenons avec tristesse qu’un cas de covid a été confirmé. Heureusement, les mesures de prévention et le protocole ont tout de suite été mis en place par le personnel de l’hôtel et chacun.e d’entre nous.
En après-midi, il y a eu quatre ateliers : « L’interculturalité », « Une vie chez les INNU : une réelle occasion de transformation », « L’intergénérationalité », « L’intersectionnalité, l’histoire de la justice sociale à la CND ». Nous gardons, entre autres, de tous ces ateliers :
- Selon Louise Zimanyi (autrice Mi’kamq) « Lorsque nous marchons ensemble d’une bonne manière, nous apprenons à connaitre le monde avec deux regards » (mon regard et le regard de l’autre);
- Chaque génération doit porter l’héritage de la congrégation;
- L’ancienne et la nouvelle génération doivent se connaître mutuellement;
- Il est important de faire de la place en soi pour écouter l’autre, et de vivre la proximité avec lui.
Nous avons conclu la journée par un court temps prière de méditation personnelle.
En soirée, quelques sœurs et personnes associées se sont réunis pour vivre les cercles de transformation tandis que d’autres ont pu écouter un quatuor à cordes dans le grand salon. Quelle grâce!
Équipe de rédaction : sœur Violaine, sœur Agnès, Véronique