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Sœur Pierrette Boissé, engagée dans la lutte contre la traite humaine

« J’ai écrit et signé beaucoup de lettres et de pétitions. Parfois je pense à la secrétaire du ministre qui voit les piles de pétitions s’amonceler dans son bureau. Je me dis qu’il va bien falloir qu’elle s’en occupe… »

— Pierrette Boissé

Depuis 2004, sœur Pierrette Boissé, CND, combat le trafic des personnes. Pourtant aboli officiellement depuis 150 ans, l’esclavage a pris une nouvelle forme : la traite humaine. On estime que de 30% à 50% des femmes autochtones au Canada sont victimes de ce marché humain.

Aujourd’hui sœur Pierrette rassemble et diffuse de l’information aux acteurs engagés dans la lutte contre la traite.

C’est un travail de longue haleine qui évolue lentement. En 2002, le trafic des personnes n’était même pas reconnu comme un acte criminel. Aujourd’hui, on en parle et les gens sont plus conscients du problème.

Quand une seule personne s’en sort, c’est déjà une réussite!

De l’enseignement à la justice sociale

Après son entrée à la Congrégation, sœur Pierrette Boissé enseigne à Ottawa, puis à Toronto.

En 1989, elle rejoint sœur Mary Alice Danaher, CND, à Canim Lake, en Colombie-Britannique. Les deux femmes vivent parmi 500 autochtones de la nation Shuswap.

En plus d’enseigner à l’école Eliza Archie Memorial, les sœurs visitent les malades et les personnes âgées. Elles aident à la préparation de funérailles, elles accompagnent les adultes et les enfants qui s’apprêtent à recevoir un sacrement. Grâce cette proximité avec les gens, elles tissent avec eux des liens durables.



Soeur Pierrette avec deux élèves de l’école Eliza Archie Memorial à Canim Lake.


Pour permettre aux gens de la réserve d’accéder aux études supérieures sans quitter leurs proches et leur mode de vie, les sœurs dirigent un centre d’éducation aux adultes situé dans la réserve et affilié à l’université américaine Gonzaga University. Grâce à ce programme, les gens de Canim Lake ont désormais leurs propres enseignants et la langue Shuswap, qui était en voie de disparition, est enseignée dans leur école.

En 2004, Pierrette Boissé accepte le poste de coordonnatrice du Réseau de justice sociale de la Congrégation de Notre-Dame. Elle quitte la réserve pour travailler à Montréal. Plusieurs dossiers sont en chantier, dont la lutte contre la traite humaine, le refus de la peine capitale et l’aide aux migrants.

Des regroupements de congrégations religieuses actives dans la lutte contre la traite se forment. Sœur Pierrette devient membre d’Unanima International.

Depuis 2009, sœur Pierrette se consacre exclusivement au dossier de la lutte contre la traite. Sachant qu’un grand nombre de femmes autochtones sont victimes de ce fléau, cette mission lui permet d’exprimer sa solidarité envers les membres des premières nations.

Sœur Pierrette a écrit aux éditeurs de journaux locaux pour les sensibiliser au contenu de certaines de leurs petites annonces. En effet, des « salons de massages » et des services d’escorte, qui exploitent les victimes de la traite, s’y affichaient ouvertement. Suite à cette campagne de sensibilisation, certains journaux ont effectivement cessé de publier de telles annonces. « Qu’arriverait-il si plusieurs citoyens posaient un petit geste ? » demande sœur Pierrette.