5e dimanche de Carême – Avec Lui renaître autrement par la miséricorde
La rencontre de Jésus et le regard qu’il porte sur les gens venus l’entendre n’est-ce pas ce dont il est surtout parlé dans l’évangile de ce dimanche? Le récit ne nous dit rien de cette femme, sauf qu’elle a péché. Cette femme n’aurait-elle pas notre visage? Comme elle, laissons Jésus nous regarder et nous dire sa parole de pardon. La société autour de nous porte les marques de blessures de toutes sortes. Nous portons le poids de nos propres limites, de notre péché et de nos pauvretés comme la femme adultère.
Nous pouvons vivre une rencontre unique avec Jésus comme le fut celle de la femme adultère avec lui. Il est présent parmi nous et il nous redit, qui que nous soyons: «Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus.»
Remarquons que Jésus garde silence: «on persistait à l’interroger», lisons-nous. Le silence de Jésus est un silence constructif. Il va faire faire un bout de chemin en montrant le vrai visage de la miséricorde. Sa réponse est une question: «Celui qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre.» Un manquement à la miséricorde est aussi une faute. Tant de fois les scribes et les pharisiens ont chanté le psaume 50: «Pitié Seigneur, car nous avons péché» et aussi «Dieu de tendresse et Dieu de bonté…» on dirait que leur langage a changé.
Pour cette femme, c’est le face à face de la misère et de la miséricorde. Pour cette femme, le Verbe va exercer sa mission. Jésus lui dit: «Ne pèche plus.» Tout n’est pas permis, bien sûr, mais seul le pardon peut permettre au pécheur d’aller plus loin.
«Ne pèche plus». Merci! Tu es celui qui jamais ne nous enferme dans notre passé. Devant la personne dont nous disons: «Il n’y a rien à faire» toi, Jésus, tu te serais arrêté devant cet être avec tant de confiance, tu l’aurais regardé d’un regard neuf. Qui donc es-tu pour nous aimer ainsi? Tu es l’amour sans limites.
Dans un commentaire sur les psaumes, le P. René Pageau écrit: «Lui seul! Il n’y en a pas d’autres. Lui seul peut faire jaillir de la croix, le matin de Pâques. Lui seul peut faire jaillir du baiser de Judas l’amour de longue durée!»
Merci Jésus pour ton silence devant le péché de cette femme, silence qui a désarmé ses accusateurs, silence qui a redonné la vie, silence qui a fait renaître autrement.