Aller au contenu

Nouvelles / Actualités

| Actualités

60 ans de la CND en Amérique centrale: Sœur Denise-Marie Bergeron

Un bonjour chaleureux à chacun et à chacune!

Merci pour me donner cette opportunité.

Je suis partie pour l’Amérique Latine le 3 septembre 1979 et j’y suis restée 36 ans.

Après avoir passé deux mois et demi au Mexique pour apprendre un peu l’espagnol, je suis partie le 18 décembre pour le Honduras.

En février 1980, j’ai obtenu mes papiers de résidence et j’ai eu une nomination pour Santa Bárbara (à 3 heures et demi de voiture de Tegucigalpa).

Le premier dimanche à la messe le prêtre nous a annoncé l’assassinat de Monseigneur Romero au Salvador (pays voisin).

Il y avait beaucoup de tensions au Salvador et au Honduras aussi.

Nous étions très surveillés, tous les membres de l’église catholique, on nous demandait souvent de nous présenter chez la police! C’était la guerre au Salvador.

Nous écoutions beaucoup les nouvelles à la radio pour être au courant de la réalité du moment.

C’est alors que j’ai composé le chant: «Lutter pour la vie.»

  1. Peuple en lutte pour la vie, aujourd’hui je me compromets avec toi, je veux être: «mémoire radicale du Christ et de l’Évangile.
  2. Peuple latin, américain, pour toi toujours je serai là. Compte sur mon appui sincère, mon amitié et mon temps!
  3. Peuple, je chante ta dignité , tes grandes valeurs, ton dévouement. Je veux partager avec humilité ton style de vie modeste.

Voici ce que j’ai fait au Honduras:

J’ai beaucoup aimé Santa Bárbara comme lieu de travail.

À mon arrivée, j’ai beaucoup observé comment les gens vivaient.

C’est alors que j’ai fait une analyse plus complète pour savoir ce que vivaient les jeunes et les enfants. J’ai réalisé que beaucoup de jeunes et d’enfants vivaient dans la rue et aussi perdaient leur temps dans le parc.

C’est pour cela que j’ai ouvert un petit centre «El Girasol» pour leur donner un peu de formation culturelle et religieuse. (durée du Centre: 25 ans.)

À l’intérieur de ce projet, j’ai aussi ouvert une école biblique qui s’appelait : «Suivons Jésus» pour les petits.

Pour cela, j’ai utilisé deux marionnettes : «Sourire de tournesol» et «Larmes de crocodile».

Pour les adultes, à la demande des professeurs du primaire et du secondaire, j’ai donné des cours de Bible le soir.

Pour local, j’ai loué une vieille fabrique de Rhum inoccupée.

J’ai vécu là avec une première étudiante : Cristine qui m’a beaucoup aidée avec ses nombreux talents. Nous avons vécu simplement, comme le veut Marguerite Bourgeoys et nous avons aidé les jeunes et les enfants avec des cours de Bible, musique, poésie, danses folkloriques du pays, dessin…

J’ai enseigné comment dessiner des portraits pour qu’ils puissent gagner quelques sous.

J’ai eu aussi la responsabilité des personnes associées, environ huit ans.

Durant les deux dernières années au Honduras, j’ai eu la responsabilité de la formation des postulantes (12) des sœurs Franciscaines qui résidaient dans la paroisse Maximiliano Kolbe où je vivais, cela à la demande de Monsieur le curé et des Sœurs Franciscaines à cause de leur manque de personnel.

Ma responsabilité : cours : Bible, théologie, activités culturelles etc…

J’ai aussi fait l’examen d’acceptation au noviciat.

Que me reste-t-il de ces 36 ans en Amérique Latine?

A. La joie d’avoir vécu simplement avec des pauvres, dans une grande disponibilité.

B. J’ai un intérêt accru pour ce qui se vit en A.L. et dans les pays pauvres et marginalisés.

C. Mes prières sont plus profondes et collent plus à la réalité.

Ce temps a été une expérience formidable et un vrai cadeau du ciel!

De quoi je m’ennuie le plus?

A. Des messes qui étaient une véritable fête avec beaucoup de participation de tout le peuple.

B. De la joie de vivre avec des gens pauvres, mais joyeux.

Quand il y avait un gros problème, nous disions: «DIEU EN PREMIER»

¡DIOS PRIMERO!

Qu’est-ce que je désire pour les gens de l’Amérique Latine?

A. Plus de justice de la part des pays riches.

B. Une meilleure répartition des biens de la terre, surtout des aliments de base. Par ex. : Donner aux pays pauvres, au lieu de jeter le blé à la mer ou de répandre le lait de surplus pour s’assurer que les prix ne baissent pas.

Les aliments de base ne devraient jamais dépendre de la spéculation boursière!

C’est un enfer la pauvreté! Pas d’études possible, pas assez de nourriture, pas de médicaments, etc.

À plusieurs endroits, nous avions de l’eau deux fois par semaine, dans un pays chaud.

Jésus disait :   « Aimez-vous les uns les autres! 

Un verre d’eau aura sa récompense. »

Moi, je pense que le vrai nom de la paix, c’est le mot: JUSTICE! 

Quel est mon désir pour la CND?

La continuité de la CND, œuvre de Marguerite Bourgeoys, est vivante dans toutes les nouvelles vocations.

Il y a de belles vocations en Amérique Latine. Il y en a plusieurs!

Ex.: sœur Ercilia Janeth du Honduras est adjointe à la leader de la CND.

Continuons à être « voyagères pour l’Évangile ».

Que la Vierge de la Guadeloupe nous aide toujours!

Chant: Vamos a recoger… Allons recueillir… texte de D.M.B. cnd

  1. Mon frère, ma sœur, laissez votre cœur brûler et allons recueillir

les gouttes de sang du Christ qui se perdent dans le monde.

  1. Amérique Latine, terre de souffrance, pleine de Christ ensanglanté,à

espère de toi et de moi amour et travail.

  1. A.L. terre d’inégalité , Santa Margarita nous invite à lutter

pour la justice et la fraternité.

  1. A.L. , terre du futur, espérons que jamais plus ne se perde le sang

du Christ.