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«Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang»

Nous avons certainement tous et toutes en mémoire le souvenir de la Fête-Dieu de notre enfance. Une belle procession dans les rues de la paroisse. Dans ma famille, c'était le jour où les filles étrennaient des souliers neufs, les beaux souliers blancs pour l'été. Je me souviens que la veille au soir de cette procession, avec un brin de vanité, je regardais mes souliers avant de dormir et j'étais heureuse de les porter ce dimanche. Pourtant, j'avais bien mal aux pieds au retour de la procession, mais j'aimais étrenner pour cette belle fête. Heureusement que la notion de cette fête s'est transformée. C'est maintenant la fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ et non celle des souliers neufs.

Dernièrement, parmi les publicités d'un journal, j'ai bien vu ceci : « Folle du pain », c'est le nom d'une boulangerie. Original comme annonce, mais depuis je n'en suis pas restée là. Pourquoi Jésus s'est-il présenté comme le Pain vivant ? Il savait bien que le pain c'est un aliment de base et que tout le monde aime cela. Essayons de penser à un endroit où les gens ne mangent pas de pain… impossible. Même les itinérants fouillent dans les poubelles des restaurants pour trouver un peu de pain. On a inventé les expressions : le pain des pauvres, le gagne-pain, le pain quotidien, même Marguerite Bourgeoys a promis à ses sœurs le pain et le potage. Elle aurait bien pu leur parler du vin, elle la petite Française. Alors, je crois que le pain, ça veut tout dire. « Tant qu'on aura du pain, on pourra vivre. » C'est pourquoi Jésus a voulu le multiplier sous les yeux d'une foule.

Dans la liturgie de ce dimanche consacré au Corps et au Sang du Christ, ne manquons pas de goûter à la belle Séquence que nous trouvons au Prions, p. 85. 

« Le Pain vivant, le Pain de vie, il est aujourd'hui proposé comme objet de nos louanges. Louons-le à voix pleine et forte, que soit joyeuse l'allégresse de nos cœurs ! »

C'est précisément à travers notre regard d'adoration que le Seigneur nous attire à lui dans son mystère, pour nous transformer comme il transforme le pain et le vin.

Les saints ont toujours trouvé force, consolation et joie dans la rencontre eucharistique. Rien à dire, rien à faire, seulement le regarder et l'écouter. C'est sa recette à Lui et elle est bonne : Il sait la sorte de farine, il sait comment assaisonner, il sait comment moudre et il sait que tout sera parfait. Nous pouvons nous fier à ses talents, à sa générosité. Et tout est gratuit. Il donne à qui en veut et le demande, il désire combler notre faim. Remercions déjà si nous pouvons dire que nous sommes des personnes « folles du pain » dans le bon sens du mot.

« Il est lui-même le Pain pour la route. » Quelle que soit notre route , une belle route de campagne ornée de fleurs, une route difficile remplie de moments creux, une route où le brouillard est plus dense que le soleil, Dieu demeure le Pain offert, le Pain qui fait vivre, le Pain pour tous les jours.

« Ô bon Pasteur, notre vrai pain, toi qui sais tout et qui peux tout,
Toi qui sur terre nous nourris, conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage en compagnie de tes saints. Amen »

S. Isabelle Paquet, CND
article pour le Semainier de la paroisse St-Nazaire, LaSalle.