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Comme un conte de Noël…

Le 24 décembre dernier à l’Aréna, refuge temporaire pour personnes en situation d’itinérance, rue Hochelaga, nous avons vécu une eucharistie digne d’une vraie fête de Noël. Il était 15h, quand soeur Dominique est arrivée à l’aréna et s’est affairée à rassembler ses troupes afin que tous-tes puissent participer à la messe de Noël prévue pour 16h. À 15h30, Virginie et soeur Violaine sont arrivées avec les instruments de musique et le nécessaire pour dresser la table qui servira d’autel. Une nappe aux motifs d’hiver, une simple bougie et le tour était joué. À 15h45 est arrivé l’abbé Pascal, de la paroisse Saint-Jean-Baptiste-De-La-Salle. Tout heureux d’être là, il apportait dans son sac les objets liturgiques et les prions en église que nous avons distribués aux participants qui arrivaient un à un. Stéphane, un joueur d’harmonica avait préparé des lumières pour créer l’ambiance, à l’aide d’un appareil spécial. On aurait dit que des étoiles brillaient au-dessus de nous.

Dès que Jean a entonné avec émotion le « Minuit Chrétien », le ton était donné… Il y avait de la chaleur humaine, une grande simplicité et un accueil si beau… On se serait cru dans l’étable aux côtés de la Sainte Vierge et de Saint Joseph… Tout le monde s’est mis à chanter le refrain, tels des anges. Après le Gloria, Geneviève a proclamé la première lecture avec tant de foi, que plusieurs ont été rejoints au coeur. Elle a un véritable don pour proclamer la Parole et lui donner chair. Au moment du chant du psaume, c’était beau de sentir la cohésion entre les musiciens, Daniel au djembe, Stéphane à l’harmonica et Virginie à la flûte. On aurait dit qu’ils avaient joué ensemble plusieurs fois. Ensuite, Michel, pasteur protestant, responsable de ce refuge temporaire a proclamé l’Évangile. Encore une fois, la Parole prenait vit dans sa bouche. Tous avaient les yeux rivés sur lui, tous l’encourageaient. 

Quand Pascal a commencé son homélie en disant que Jésus ce soir ne naissait pas au CHUM mais qu’il prenait naissance à l’aréna, les yeux remplis de larmes de joie se sont mis à couler…Amen!! Tels les bergers et bergères, ils étaient tous là au pied de la crèche et reprenaient en choeur les paroles de Pascal : « Gloire à Dieu! Réjouissons-nous! Il est là!! » Oui, c’était cela qui se passait : Jésus prenait naissance dans leurs coeurs, Jésus les rejoignait chacun.e personnellement et tous ensemble communautairement. Une vraie grâce de Noël… 

Au moment de la communion, M. Berger nous a offert un très bel Ave Maria, chanté avec son coeur et ses tripes… Michel, au moment de la conclusion de la messe, a rappelé les mesures de sécurité pour le bon déroulement du repas qui allait suivre. Il a ensuite partagé sa fierté qu’un pasteur protestant et qu’un pasteur catholique s’unissent et célèbrent ensemble cette fête de Noël. Il a poursuivi en annonçant une bonne nouvelle : il a invité Pascal à revenir les revoir pour célébrer la messe dominicale à l’aréna quand il le pourra… Et là, tout le monde a applaudi et a crié de joie! 

Un repas festif était servi (à volonté) : rôti de boeuf accompagné d’une purée de pomme de terre et d’une salade, suivi d’un dessert délicieux : la traditionnelle bûche de Noël au chocolat. Au cours de ce festin, Jean-Michel, Dominique, Virginie, Violaine et la petite Charlotte, fille de Laurence(coordonnatrice-intervenante), tels des petits lutins du Père Noël, circulaient entre les tables et remettaient un cadeau de Noël à chacun.e. Cadeaux généreusement préparés et offerts par les paroissiens.es des trois églises du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Quelle joie et quelle reconnaissance se lisaient sur les visages de chacun.e!! 

À 18h, comme nous étions sur le point de partir, Jean arrive et pose une question à Dominique : soeur Dominique, est-ce que c’est normal qu’au moment de chanter le Minuit Chrétien, j’ai senti les mains de mes deux enfants décédés se poser sur mes deux épaules? Dominique, émue, lui a répondu que oui, ses deux enfants étaient bien là présents avec lui et que c’était le signe qu’ils veillaient sur lui… Alors que nous marchions vers la maison, Dominique nous a partagé qu’elle comprenait maintenant pourquoi après l’homélie, Jean s’était approché de l’autel pour demander à Pascal de bénir une photo de sa fille Élodie, décédée le matin de Noël 2018…Le voilà, le mystère de Noël…