Forum CND – Jour 3 – lundi 26 août
Bonjour à vous chères lectrices et lecteurs!
Nous voici avec des nouvelles de la journée du mardi 26 août. Nous avons commencé la journée par une très belle prière animée par la région Nuestra Señora de Guadalupe, cette prière nous a aidé à nous disposer dans les conditions d’écoute et d’accueil. «Danos un corazón grande para amar, danos un corazón fuerte para luchar» a-t-on écouté. Les paroles de ce chant veulent dire : Donne-nous un cœur grand pour aimer, un cœur fort pour lutter (entendu, contre les injustices). Cela donnait bien le ton à cette journée qui nous a amené chacune et chacun à regarder de près ces zones d’ombres, ces traces de colonialisme dans notre histoire CND.
Le premier thème de la journée était centré sur : « École CND – Éducation Coloniale ». La présentation a été donné par Catherine Larochelle, professeure au département d’histoire à l’université de Montréal et autrice du livre : « L’école du racisme ». Cette dernière nous a parlé : du rôle des écoles dans le processus de colonisation – Comment les écoles ont-elles servi le nationalisme et l’impérialisme de l’époque? À partir d’archives du 19e siècle, elle nous a montrer la façon dont « l’altérité » était utilisée pour attirer les élèves, en leur présentant des curiosités fascinantes issues de cultures « exotiques » et en soulignant la supériorité des Européens sur les autres races et peuples. Elle a posé la question : « Comment pouvons-nous remettre en question cet héritage colonial persistant et faire évoluer les écoles vers un modèle d’éducation qui libère et responsabilise? »
À partir de cette question, nous avons eu un panel sur l’école et l’éducation libératrice. Nous avons eu ici un bref aperçu de trois écoles : 1- au Complexe Scolaire Bilingue Sainte Marguerite Bourgeoys dans la région Notre-Dame-des-Apôtres, on entend l’appel à la lutte contre la marginalisation, le développement de l’estime de soi et l’accueil de l’autre dans sa condition. 2- Dans la province Maria, l’accent est mis sur la croissance spontanée et indépendante des élèves. Grâce à la méditation quotidienne, les élèves apprennent à découvrir leur dignité individuelle. Sœur Patricia de la province Blessed Sacrement a, quant à elle, emprunté les mots de trois poètes pour présenter les éléments de l’éducation libératrice qui encourage les élèves à suivre leur propre chemin dans l’espoir, en se dressant contre l’injustice, en connaissant l’amour, la miséricorde et la compassion de Dieu.
Après le diner, on nous a rappelé que ce n’était pas l’histoire des écoles de la CND dans le passé. Notre histoire, telle qu’elle est consignée dans nos archives et illustrée par des images, nous rappelle que l’histoire n’est pas neutre. Au cours des ateliers de l’après-midi, les participant.e.s ont découvert comment les services d’archives de la CND se sont engagé.e.s dans un processus réfléchi et stimulant pour s’attaquer aux éléments coloniaux contenus dans leurs fonds et pour transformer leurs préjugés et leurs pratiques discriminatoires. Résistant à la pression d’être « productifs », les archivistes appliquent un processus de réflexion qui inclut l’humilité culturelle, la patience et l’attention, la transparence et la collaboration. Par exemple, des images de Marguerite ont été partagées dans l’atelier animé par Stéphanie Manseau, avec une invitation à regarder avec un œil neuf, à considérer les préjugés de l’artiste et la raison pour laquelle l’œuvre a été créée à l’origine. L’histoire n’est pas ignorée ou réécrite, mais nous ne devons pas non plus nous réduire à nos ombres. Dans tous les cas, le contexte est essentiel.
Cette journée riche en théorie et en exemples pratiques s’est achevée dans la prière et le chant, alors qu’ensemble nous avons prié Marie à marcher avec nous, afin que nous puissions, en tant qu’Église, faire un pas de plus vers l’avenir. En soirée, la relaxation avec le jeu BINGO a fait gagner de nombreux lots aux participants! Merci de votre attention et à bientôt!
Sœur Agnès, Véronique et sœur Violaine