Aller au contenu

Nouvelles / Actualités

| Actualités

Gerbe de souvenirs

« Quelques événements qui ne peuvent être groupés sous un titre appartiennent à cette trame invisible sans laquelle l’histoire serait incomplète. Comme le culte de l’Eucharistie fait partie intégrante de l’esprit de la Congrégation de Notre­Dame, la Fête-Dieu est un jour d’allégresse. Le 3 juin 1858, on organisa pour la première fois la procession à l’intérieur, grâce à l’autorisation de l’évêque. Cet hommage au Seigneur deviendra une tradition.

Cette même année, les sœurs abandonnaient un usage ancien qui ne pouvait être maintenu. Mère Bourgeoys portait son voile noué. Il était d’usage de le retenir ainsi pour aller à l’église, pour recevoir la sainte communion, pour réciter l’Office et accompagner le Saint Sacrement. La Tradition révèle que les sœurs étaient fréquemment obligées de sortir pour des visites à la Ferme de la Pointe Saint-Charles, à l’église, pour le lavage du linge au bord de l’eau. Dans un Mandement adressé à la Communauté, le 23 avril 1843, entre autres ordonnances, Mgr Bourget demandait aux sœurs de ne jamais porter le voile noué lorsqu’elles sortaient de la maison. Pour des raisons inconnues, on a continué de le faire jusqu’en 1858, alors que Mère Sainte-Madeleine, supérieure, jugea qu’il était temps de se rendre au désir de l’évêque.

Le 12 janvier 1860, les sœurs furent l’objet d’une protection visible du ciel. Une trombe creusa le lac qui se trouve au pied du grand bois dans la partie nord-ouest de l’Île Saint­Paul. Ce lac mesure huit arpents de longueur sur sept à huit perches de largeur, et sa profondeur est considérable en plusieurs endroits. Plus de cinquante arbres furent déracinés et emportés avec violence par la rivière; la glace fut brisée complètement sur une longue distance. Deux sœurs de la Pointe Saint-Charles venaient de traverser la rivière pour prendre le dîner à l’Île. Elles avaient remarqué que la glace craquait sous leurs pas avec un bruit étrange, mais elles étaient loin de soupçonner le danger qui les menaçait. Dès qu’elles eurent mis le pied sur la terre ferme, un fracas épouvantable semblable à un éclat de la foudre les saisit de frayeur. Les glaces se soulevaient et s’entrechoquaient, entraînant dans le chenal où elles venaient de passer de gros arbres arrachés de la rive.

Quand le calme fut revenu, elles sonnèrent la cloche et se montrèrent sur la côte pour rassurer leur compagne qui était directrice à la Pointe Saint-Charles. Vers trois heures, elles se rendirent jusqu’au pont Victoria afin de se frayer un chemin. Dieu protégea leur retour comme il avait retardé le moment où la trombe s’abattrait sur l’eau. »

Extrait de : Histoire de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, Volume X, S. Thérèse Lambert CND, S. Sainte – Marie-Médiatrice, 1969.