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Groupe Solidarité Justice 15 mai 2024

Trans-formation/trans-mission

Le printemps s’installe et l’explosion de la végétation nous émerveille comme à chaque année. Il suffit de marcher pour découvrir dans chaque rue les richesses culturelles qui s’épanouissent et sculptent le visage particulier de nos coins de pays.

Tout se transforme et facilite nos efforts de trans-formation. Le rythme lent et patient de la nature nous appelle à respecter nos propres lenteurs et à espérer, lune après lune, que le soleil nous vivifie. Les nombreuses années passées à analyser les dessus et les dessous de nos réalités quotidiennes nous ont convaincues que la patience est le ferment nécessaire pour faire croître la justice.

Le ralentissement de nos activités pendant la période estivale peut favoriser les rencontres et le partage de nos aspirations solidaires.

Le forum convoqué au mois d’août prochain est une belle initiative pour ajuster les cordes de nos violons et pour continuer d’enrichir notre orchestration.

Notre trans-formation personnelle et communautaire devra passer par la trans-mission du message original et percutant de Marguerite.

Marguerite Bourgeoys est venue servir et c’est par l’excellence du service que sa petite troupe a été reconnue. Affranchie des exigences de la vie monastique, Marguerite s’est tenue debout malgré les tempêtes ecclésiastiques et les vents forts des traditions.

Que ce courage nous soit transmis pour notre transformation !

Denise Brunelle, CND


REGARD SUR LES ENJEUX CONCERNANT L’ALIMENTATION

  • Famine dans le monde

En 2022, 9,2% de la population mondiale (735 millions de personnes) ont souffert de faim chronique, c’est-à-dire de ne pas avoir accès à une alimentation suffisante pour mener une vie active (contre 7,9% en 2019). Cette situation d’insécurité alimentaire qui désigne le fait de ne pouvoir bénéficier de façon régulière d’une alimentation adéquate (réduction des portions, sauts de repas, alimentation déséquilibrée…), touche, elle, 2,4 milliards d’individus, soit 29,6% de la population. (Le Monde, 12 juillet 2023)

Facteurs climatiques, économiques et politiques se combinent pour engendrer ces catastrophes humanitaires.

  • Chez nous, recours aux banques alimentaires

En 2023, c’était une personne sur 10 au Québec qui a eu besoin d’aide pour se nourrir ou pour nourrir sa famille adéquatement et qui a dû, pour ce faire, recourir aux banques alimentaires. Durant la dernière année, les banques alimentaires ont aidé un nombre record de travailleuses et de travailleurs, dont le salaire n’est pas suffisant pour se nourrir et qui ont eu recours au dépannage.

74,4% des consommateurs ont diminué les quantités achetées. Un grand nombre de personnes et de familles se sont trouvées dans l’incapacité de se procurer ou de consommer des aliments de qualité ou en quantité suffisante.

Comment expliquer une telle situation ? Le prix exorbitant des aliments dû à l’inflation explique en bonne partie l’incapacité de subvenir à ses besoins alimentaires. Le coût de l’épicerie a fait un bond de 20% dans les deux dernières années. Cette croissance exponentielle des prix à la consommation, on l’aura compris, tient notamment à la recherche effrénée du profit de la part des grandes chaînes d’alimentation. Selon Statistique Canada, les profits sont de 30% plus élevés qu’avant la pandémie.

  • Crise agricole

L’accès à des aliments sains et en quantité suffisante est aussi compromis par une crise agricole qui sévit dans les campagnes québécoises. Dans son éditorial du Devoir en date du 13 avril dernier, Louise-Maude Rioux Soucy affirmait: «Rien ne va plus dans le pré.» Nos agricultrices et agriculteurs en arrachent. Les catastrophes climatiques anéantissent des récoltes. Les coûts de production augmentent. La main-d’œuvre se fait plus rare. Le soutien financier public est famélique. Les productrices et producteurs font aussi face à la quasi-stagnation du prix payé pour les denrées qu’ils produisent, alors que leurs dépenses explosent, étant donné la forte hausse du coût des intrants (semences, engrais, carburant, etc.) et des investissements en matériel. Le revenu net des entreprises agricoles québécoises aurait chuté de 93% depuis 2022. Incroyable ! D’aucuns sont tentés de laisser tomber la serviette.

  • Modèles de production agricole

Actuellement, l’industrie agricole, intensive, domine au Québec. Elle est très mécanisée et produit en très grande quantité. Elle vise un vaste marché. C’est une formule rentable qui n’est pas sans inconvénients sur la biodiversité et sur la qualité des aliments. Qu’on pense à l’utilisation des pesticides sans règlementation suffisante pour en réduire les effets.

À l’opposé, les fermes familiales, à plus petite échelle, produisent pour les communautés proches et leur offrent un meilleur contrôle sur la qualité de leur alimentation à la faveur du respect de l’environnent, des sols, des animaux. Telle est l’approche développée notamment par les membres de l’Union paysanne qui se définit ainsi: «L’Union paysanne, c’est … l’Alliance de la Terre et de la Table.»

Pour sa part, l’agriculture urbaine ouvre la possibilité de produire nous-mêmes une partie de ce que nous mettons sur nos tables. Sur le balcon, en terrasse, sur nos toits, en jardin communautaire, la culture de légumes jumelle l’utile à l’agréable. D’aucunEs s’installent une ruche. D’autres élèvent des poules et cueillent leurs œufs. Cette pratique fait le pont entre la verdure et le béton et, souvent, développe du lien social. Montréal serait la capitale mondiale de l’agriculture urbaine.

D’un autre point de vue, l’agriculture biologique est axée sur la protection de l’environnement, le maintien de la biodiversité et le respect des cycles naturels. Ce type d’agriculture vise à maintenir et améliorer l’état du sol, de l’eau et de l’air, la santé des végétaux et des animaux, ainsi que l’équilibre entre ceux-ci. Ce qui donne des produits alimentaires biologiques plus chers à l’achat, mais tellement bénéfiques pour la santé.

  • Paniers biologiques

Une pratique initiée par Équiterre, l’agriculture soutenue par la communauté, est une forme d’agriculture de proximité qui permet à des agriculteurs et à des agricultrices de vendre à l’avance leurs récoltes, directement à des citoyens, citoyennes voulant créer un lien avec le milieu agricole. Nous connaissons la formule de l’entente avec une ferme biologique, moyennant paiement à l’avance, pour une livraison hebdomadaire de produits frais de la ferme. Une façon de manger santé et de soutenir solidairement nos fermières et fermiers québécois.

Céline Beaulieu