Honduras 2025 : un voyage sous le signe de la vulnérabilité
Le 9 mai 2025, Claire (elle aussi membre de L’EEJS) et moi quittions le Québec pour participer à la réunion bisannuelle du Réseau d’actions de justice sociale, à titre de représentantes de la province Marguerite-Bourgeoys. Cette année, la réunion était organisée par la région Nuestra Señora de Guadalupe et se déroulait au Honduras sous le thème de la migration.
Ce fut un voyage marqué de nombreux imprévus qui, personnellement, m’a mise en contact avec un fort sentiment de vulnérabilité, ma propre vulnérabilité, mais aussi celle des habitants de ces pays d’Amérique latine, de toutes ces personnes sur les routes de migration, aux prises avec des situations d’injustice indicibles.
Deux moments marquants: la rencontre touchante d’un jeune vénézuélien, médecin généraliste et père de famille qui nous raconte son histoire, au Centre de repos temporaire Sagrada Familia de Caritas Honduras, à la frontière nicaraguayenne. Et celle bouleversante de Juana Zùniga, porte-parole du groupe « Résistance Guapinol », qui lutte pour protéger les droits humains et environnementaux face à l’incurie des gouvernements devant les compagnies minières étrangères. Son mari est présentement en prison et plusieurs militants de leur groupe ont été assassinés.
La vulnérabilité… C’est le caractère de ce qui peut être blessé, bousculé, facilement atteint physiquement ou émotionnellement. On vit souvent cet état au travers d’émotions intenses telles que la peur, la tristesse, l’insécurité, voire la honte.
Mais être vulnérable n’est pas une faiblesse. Quand on ose la vulnérabilité avec courage, elle est source d’innovation, de créativité et de changement. Et du courage, ces gens n’en manquent pas!
Anne le Sauteur, personne associée et membre de l’Équipe Élargie pour la Justice Sociale – EEJS
Bravo, S. Violaine ! (par S. Yvette Dubois)
Notre consœur, S. Violaine Paradis a reçu un vibrant hommage à l’Assemblée nationale du Québec pour son immense travail comme agente de pastorale sociale dans Hochelaga-Maisonneuve.
Voici un extrait du Journal des Débats de l’Assemblée nationale :
« Depuis 12 ans, sœur Violaine travaille avec un engagement sans faille. Elle a su porter ces valeurs essentielles : la dignité, le respect de chacun, le bien commun et la solidarité. (…) Sa présence et son aide auprès des plus vulnérables (aînés et oubliés) a fait une grande différence. (…) Les personnes sont unanimes à l’égard de sa façon d’être, elle a une tendresse dans son écoute, travaille en collaboration de façon humaniste et a un humour qui réchauffe le cœur. (…) Un grand merci à toi, sœur Violaine, pour ce que tu as donné aux habitants d’Hochelaga-Maisonneuve. »
Traverser un deuil à l’aide d’activités artistiques (par S. Louise Breton)
Je vis dans une RPA depuis maintenant cinq ans, sur la Rive-sud de Montréal. Le projet, que j’avais présenté au Conseil Provincial en 2019 était d’offrir des services psycho-spirituels aux personnes âgées tout en poursuivant des thérapies avec des personnes par internet. Marguerite Bourgeoys nous disait de vivre parmi les gens et comme les gens d’où la décision de vivre dans une RPA, comme eux et parmi eux. J’ai déménagé en mai 2020 au tout début de la pandémie.
Après cette mise en contexte, je vais vous parler de l’atelier «Art et deuil» que j’ai construit sur mesure pour les personnes âgées afin de les aider à traverser les nombreux deuils qui se présentent sur leur route. Évidemment, ça peut être le deuil d’une personne, mais aussi de leurs capacités physiques, de leur maison, de leur entourage, d’un animal ou encore d’autres situations particulières. Cet atelier est composé de 8 rencontres de deux heures chacune. Nous explorons chacun des thèmes à partir de différentes formes d’écritures, de dessins et de collages. Voici les thèmes abordés : le processus du deuil, les deuils secondaires, les émotions, prendre soin de soi, les tâches non finies, le pardon, laisser partir, le sens de la perte et honorer la personne décédée.
Chaque thème comprend trois temps : une explication du thème, l’activité artistique et un temps de partage. Les activités artistiques permettent de laisser tomber le côté intellectuel et rationnel pour aller plus profondément dans le ressenti et les émotions. Le partage à la fin est très riche et les personnes avancent ainsi pas à pas dans la traversée de leur deuil.
J’ai terminé cet atelier de 8 rencontres au milieu du mois de mai et les participants n’avaient que de bons mots. Ils ont apprécié les explications au début des rencontres pour mieux comprendre le thème abordé. La réalisation d’activités artistiques, où chacun travaillait pour soi accompagné de musique, était un temps de réflexion et d’intériorisation. Ensuite, ils pouvaient compléter leur feuille avec des couleurs, des dessins ou le collage d’images selon leur goût. La troisième partie était le partage libre sur ce qu’ils avaient vécu durant la rencontre ou sur leur deuil en général.
Je sais que je suis accompagnée de Dieu dans cette réalisation auprès des personnes endeuillées. Donner cet atelier m’a permis de me faire plus confiance au niveau artistique qui était tout à fait nouveau dans ma vie. C’est un domaine que je commence à peine à développer mais qui offre tant de possibilités. Je suis très heureuse de pouvoir aider des personnes à traverser leur deuil. Ces rencontres sont de véritables Visitations au cœur du quotidien de ces personnes.