Il était une fois une Marguerite
Il était une fois une Marguerite
Une simple fleur des champs cueillie à Troyes, en Champagne.
Dans ma main et sur une tige fragile, une marguerite me parle.
Ce Petit Trésor, plein de soleil, en son centre, cache des milliers de grains
pour la beauté de nos prairies canadiennes.
De jolis pétales, couleur de résurrection, encerclent le tout.
Oh! Que tu es belle, Marguerite, quand la nature rejoint ton cœur!
Même les pierres cachent des secrets. Regarde, Écoute!
En repassant devant le portail de Notre-Dame aux Nonnains,
tu remarques, Juste au-dessus de la porte, une image de pierre.
Tu la trouves très belle. Elle te touche profondément.
Vos cœurs sont doucement à l’unisson.
À travers l’image de Marie, Dieu, par son Esprit, t’avait précédée en ce lieu.
Pour une vision claire de ton avenir, une conviction forte t’est donnée.
Tu ne seras plus jamais la même. Un grand Vent a chamboulé ta vie.
Oh! Que tu es belle, Marguerite, quand tu ouvres ton cœur à Dieu !
Un courant de spiritualité secoue la France du 17e siècle,
Un groupe de femmes et d’hommes dévots rêve de partager
leur foi, ce qu’ils ont de plus précieux au monde,
avec les peuples autochtones du Nouveau Monde.
Beaucoup de jeunes, mettant leur cœur au large, poussés par le défi,
ou par l’Esprit, affronteront la mer immense.
La petite marguerite, dans mes mains, tremble de peur.
Tous ses pétales s’entrechoquent en frémissant.
Marguerite, l’illuminée de Notre-Dame et du
« Va en Canada, je ne t’abandonnerai pas »,
s’embarque, avec la troupe, pour « la Grande Aventure. »
La traversée effroyable empressait la petite troupe
à unir leur cœur dans une prière devenue le cri de leur Foi.
Ils remontent le Saint- Laurent, saluant les vallées
et ses rivières sans autre route que ses eaux, ses lacs et ses ruisseaux.
Que tu es belle, Marguerite, dans cette mission d’évangélisation !
À la troupe missionnaire, l’humble et petite Ville-Marie, ouvre ses bras et son cœur frileux. Un vrai cadeau du ciel venu de l’océan!
Au plein milieu de leur joie, les arrivants dressent une croix,
comme un totem, à la manière indienne.
Une danse et des chants accompagnent cette nouvelle famille.
La petite marguerite que je tiens en mains se détache de la tige.
Son cœur d’or, poussé par le Grand Esprit, et dans un beau Magnificat,
laisse voler sa semence jusqu’au bout du monde…
Les pétales, blancs comme neige, se poseront là où des terres pauvres
et hospitalières les attendent comme Bonne Nouvelle.
En ce 400e
de la naissance de Marguerite Bourgeoys, Robert Lebel chante encore un beau souhait pour notre histoire :
Que ce Monde Nouveau qui cherche le bonheur,
Remonte vers son cœur,
Découvrant mille sources de bonheur!