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La feuille verte, 4 mars 2021

Chercher seulement un remède technique à chaque problème environnemental qui surgit, c’est isoler des choses qui sont entrelacées dans la réalité, et c’est se cacher les vraies et plus profondes questions du système mondial. (Laudato si’, par. 111)

La pollution numérique

L’utilité et les avantages des nouvelles technologies sont indéniables et, plus que jamais, à cause de la pandémie, nous nous servons du Web pour notre travail, nos études, nos achats et nos loisirs. Même si toutes ces activités réalisées à l’aide d’ordinateurs, de cellulaires, de tablettes et du réseau Internet peuvent nous sembler immatérielles, elles ont un impact environnemental bien réel.

Le secteur du numérique c’est :

  • 10 % de la consommation mondiale d’électricité
  • 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (c’est autant que le secteur de l’aviation)
    • 53 % de ces émissions sont liées au réseau Internet (centres de données et infrastructures du réseau)
    • 47 % de ces émissions sont liées aux équipements informatiques des consommateurs

L’impact environnemental de notre consommation numérique englobe plusieurs aspects :

La fabrication des appareils : Il faut plus d’énergie pour fabriquer les appareils que pour les faire ensuite fonctionner comme tel, en tenant compte de l’énergie requise pour l’extraction des matières premières, la fabrication des pièces, leur transport, leur assemblage et le transport des produits finis pour leur distribution. C’est sans compter, notamment, la pollution environnementale causée par l’activité minière pour obtenir les métaux requis et par les déchets électroniques que constituent les appareils devenus obsolètes, dont seulement 20 % sont recyclés.

La consommation d’électricité : Au Québec, en raison de l’hydroélectricité, l’alimentation des appareils électroniques a une moins grande incidence que celle engendrée par notre navigation sur le Web en raison de tous les équipements qui servent au transport et au stockage de l’information, qui sont situés dans différents pays et qui utilisent différentes sources d’électricité, parfois reposant sur des énergies fossiles.

L’utilisation d’Internet : Toutes les actions faites sur le réseau Internet (les clics, l’écoute de vidéos ou de musique, l’envoi de messages, etc.) entraînent nécessairement une consommation d’énergie et, en conséquence, la production de GES. Par exemple, l’envoi d’un courriel, sans pièce jointe, produit environ 10 g de CO2. À elle seule, le visionnage de vidéos en ligne à l’échelle mondiale a produit en 2018 plus de 300 millions de tonnes de CO2.

Les messages conservés dans une boîte de courriel, le stockage de photos et de musique sur le nuage (« cloud ») utilisent constamment les serveurs des grands centres de données et engendrent une consommation d’énergie. C’est ce qu’on appelle la pollution dormante.

Même si de grandes entreprises dans le secteur du numérique se sont engagées à alimenter leurs centres de données à 100 % avec de l’énergie renouvelable, cet engagement n’est pas généralisé.

L’organisation Greenpeace a créé le site Clickclean qui donne une note (de A à F) aux applications et vous permet de savoir lesquelles fonctionnent le plus avec une énergie verte : http://www.clickclean.org/france/fr/

Sachant que le nombre d’utilisateurs d’Internet, et la consommation énergétique qui y est associée, ne cesse de croître et devrait atteindre 5 milliards de personnes en 2025, il est important de prendre conscience de notre propre utilisation des services numériques et d’y réfléchir.

Voici quelques gestes pour lutter contre la pollution numérique et réduire votre empreinte carbone

  • Faites le ménage de votre boîte de courriels : videz votre corbeille, supprimez les courriels indésirables et les plus lourds.
  • Désabonnez-vous des infolettres qui ne vous intéressent plus.
  • Évitez d’envoyer des pièces jointes lourdes à plusieurs destinataires; lorsque possible, déposez plutôt les documents sur un serveur local ou dans une boîte de partage.
  • Pensez à désactiver la caméra pendant les réunions en téléconférence; bien souvent, l’audio suffit!
  • Limitez le visionnement de vidéos, car elles sont énergivores; préférez le téléchargement à l’écoute à la demande lorsque possible et désactivez la lecture automatique dans les paramètres d’applications que vous utilisez.
  • Ajoutez les sites Web que vous consultez le plus à vos favoris pour éviter d’utiliser un moteur de recherche.
  • Tapez directement dans la barre d’adresse, plutôt que dans la boîte du moteur de recherche, pour retrouver une page que vous avez déjà consultée.
  • Limitez le nombre d’onglets ouverts en même temps dans votre navigateur, car chaque onglet ouvert consomme de l’électricité.
  • Privilégiez l’utilisation du réseau WiFi lorsque vous utilisez votre téléphone intelligent.
  • Allongez la durée de vie de vos équipements informatiques; passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50 % son bilan environnemental. Pensez à les donner ou à les vendre lorsqu’ils fonctionnent et que vous devez les changer et à les recycler quand ils ne fonctionnent plus.

 

RÉFÉRENCES

Radio-Canada, L’empreinte carbone de notre navigation sur le Web. Ça s’explique, Balado no 459, 14 décembre 2020 (https://ici.radio-canada.ca/premiere/balados/6108/ca-sexplique-balado-info-alexis-de-lancer/episodes?pageNumber=2)

Agence de la transition écologique, La face cachée du numérique – Réduire les impacts du numérique sur l’environnement. République française, janvier 2021. (https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-face-cachee-numerique.pdf)

https://information.tv5monde.com/info/pollution-numerique-comment-reduire-ses-effets-au-quotidien-279020

http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/ARROND_SOU_FR/MEDIA/DOCUMENTS/CAPSULE%20POLLUTION%20NUM%C9RIQUE.PDF

Greenpeace

La pollution numérique https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/

Clicking Clean Report, 2017 : Who is winning the race to build a green Internet (https://www.greenpeace.org/usa/global-warming/click-clean/)

Vos apps sont-elles écolos? http://www.clickclean.org/france/fr/

Find out if your favorite apps are powered by renewables or dirty energy : http://www.clickclean.org/usa/en/