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Les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame et les personnes associées au Cameroun – EXTRAITS

LES PIONNIÈRES

L’aventure africaine des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal a commencé le 1er septembre 1970, lorsque les premières filles de sainte Marguerite Bourgeoys ont foulé le sol camerounais : sœur Fernande Dubé, sœur Jeanne Beaudoin, sœur Colette Ouellet, sœur Solange Monfet, sœur Yvonne Lamonde et sœur Françoise Baril. Elles se sont d’abord installées à Eséka et à Makak.

ENRACINEMENT ET EXTENSION

L’idée était d’envoyer une équipe pour enseigner aux élèves des classes de Seconde, de Première et de Terminale. À Makak, il y avait une très bonne formation pour les garçons, assurée par les Frères du Sacré-Cœur, Canadiens également, et il n’y avait là-bas que très peu de filles, sans structures d’accueil pour elles. Makak était un petit village ; quelques filles venaient au Collège, mais souvent à cette époque, elles se mariaient dès qu’elles avaient le Brevet d’Études du Premier Cycle.

À Eséka, au Collège Marie-Albert, il y avait un effectif important de filles, estimé à quelque 300 élèves au premier cycle.

Pendant cinq années consécutives, sœur Yvonne Lamonde et sœur Françoise Baril ont fait la navette chaque semaine entre Makak et Eséka, en vue d’assurer les enseignements de lundi à vendredi.

DEUXIÈME FONDATION : Ebolowa

En septembre 1972, trois sœurs sont venues du Canada au Collège Bonneau d’Ebolowa : sœur Marcelle Neiderer, professeur de français qui devint par la suite animatrice pédagogique au premier cycle du Collège Bonneau ; sœur Réjeanne Robitaille, supérieure de la communauté, professeur de mathématiques au second cycle ; et sœur Solange D’Amboise, pour le travail d’animation pastorale et féminine.

La majorité des élèves du Collège Bonneau était catholique dans un environnement essentiellement protestant.

FONDATION À OTÉLÉ

À Otélé, à 33 kilomètres de Makak, les Pères des Saints-Apôtres canadiens tenaient un séminaire des vocations tardives. Quatre religieuses y ont été envoyées : sœur Jeanne Ponton, sœur Bernadette Gervais, sœur Nicole Pronovost et sœur Imelda Auger.

FONDATION À DOUVANGAR

À l’occasion d’une invitation à donner des cours de mathématiques au Collège Mazenod de Ngaoundéré en juillet 1974, l’année scolaire étant décalée dans la partie nord du pays, sœur Solange Monfet avait pu visiter les missions oblates de l’Extrême-Nord. Au Chapitre régional qui a suivi, il fut proposé au Conseil général de fonder une nouvelle mission à Douvangar.

Sœur Solange y fut envoyée en septembre 1979 en compagnie de sœur Louise Hébert et de deux autres sœurs venues du Canada : sœur Gilberte Bussière et sœur Émilie Maddix. Elles avaient surtout pour mission d’y fonder une école normale, pour former des maîtres sur place.

À partir de Douvangar, la Congrégation a ouvert un internat des filles à Méri en 1991. Les sœurs en étaient heureuses parce que l’établissement à Méri était une structure de plus qui favorisait l’éducation des filles. Sœur Solange, sœur Jacqueline Dufour, et sœur Gertrude Babineau s’y sont succédées.

Dès 1979, les sœurs sont allées à Douroum et à Wazan, des villages de la paroisse de Douvangar. Sœur Gilberte Bussière, sœur Émilie Maddix, sœur Monique Gilbert et sœur Louise Hébert y ont travaillé soit à l’alphabétisation, soit à la formation féminine.

Sœur Gertrude Babineau et sœur Gisèle Bourque avaient été nommées pour les missions nouvelles ; elles devaient surtout marcher, explorer. C’est ainsi que, de Douvangar, elles sont allées à Tchéré. C’était d’abord une mission ambulante. Sœur Gisèle y allait le matin et rentrait le soir. La communauté de Tchéré fut officiellement fondée en 1996. À partir de là, les sœurs ont desservi les autres villages de la localité, tandis que sœur Gertrude Babineau s’orientait plutôt vers le secteur de Méri.

OUVERTURE DE LA MISSION DE TCHÉRÉ

Au moment de l’ouverture de Tchéré, sœur Gisèle Bourque et sœur Juliette Forest habitaient Tchakidjébé et, lorsque leur maison a été terminée, elles s’y sont installées avec sœur Gilberte Bussière. Ce trio a été plus tard rejoint par sœur Simone Vigneau. L’année 1997 vit l’ouverture du pré-noviciat, à Tchéré, le 19 septembre.

La formation des communautés chrétiennes était l’objectif principal dans ce milieu de première évangélisation. Pour y arriver, de nombreuses visites dans les petits villages, des catéchèses adaptées, la formation féminine, l’alphabétisation et la formation des catéchistes étaient nécessaires.

Sœur Émilie Maddix voyageait comme responsable des programmes de catéchèse des écoles primaires des deux diocèses de Maroua-Mokolo et de Yagoua. Elle a même composé un programme d’initiation adapté aux enfants des familles, animistes pour la plupart. Elle a donné aussi, pendant quelque temps, des cours au Grand séminaire de Maroua.

La Congrégation a été dans la paroisse de Douvangar de 1979 à novembre 2016, date à laquelle elle a dû fermer officiellement en raison de l’insécurité grandissante, conséquence de la présence d’une organisation terroriste venue du Nigéria voisin.

PRÉSENCE DES SŒURS À YAOUNDÉ : LE CÉNACLE

À Yaoundé, capitale du Cameroun, les Pères Spiritains tiennent une maison de prière : « Le Cénacle ». C’est un lieu de recueillement et de ressourcement spirituel. Ils avaient besoin de renfort et, en 1992, sœur Marilyn von Zuben et sœur Yvette Dubois y ont collaboré.

FONDATION À KUMBO

En 1993 l’œuvre de la Congrégation de Notre-Dame s’est orientée vers Kumbo, dans le Nord-Ouest du Cameroun, avec les sœurs Cécile Buote et Noreen MacDonald.

Jusqu’en novembre 2016, année où la région a basculé dans une crise sociopolitique, elles ont déployé des activités diverses aux quatre coins du diocèse. Sœur Noreen a donné des cours d’anglais dans un établissement d’enseignement secondaire. Dans le même temps, elle y a assuré les fonctions d’économe, de bibliothécaire et de conseillère pédagogique auprès des professeurs, des élèves et même des parents. À la demande de l’évêque NKUO George, elle s’est aussi rendue à Ngarum, à 34 kilomètres de Kumbo, où d’autres sœurs camerounaises de la Congrégation l’ont suivie : MINKOUÉ NZIÉ Marthe Falie, DAÏDOUWÉ Jeannette, KONAÏ Justine et MATCHUEMDEM Augustine. Elles s’y dévouent encore aujourd’hui dans des tâches d’enseignement, d’animation des mouvements des jeunes et des groupes vocationnels, d’économes, de maîtresses d’internat, allant même jusqu’à assurer le service liturgique dans des paroisses éloignées où il n’y a pas de prêtres disponibles !

Quant à sœur Louise Finn, elle a servi au Petit séminaire du diocèse en qualité d’économe, vice-recteur, professeur d’anglais, de latin etc.

Sœur Marilyn et sœur Cécile se sont dévouées particulièrement dans des actions pastorales, avec les groupes des femmes célibataires et les retraites spirituelles.

Sœur Cécile s’est consacrée également à l’apostolat de la vie de famille, dont l’objet est de préparer les couples au mariage chrétien et de donner de la formation touchant aux différents aspects de cette vie de famille.

Arrivée en renfort à Kumbo en 2001, Sœur Catherine Molloy a monté une belle bibliothèque pour enfants pour le compte des élèves de l’école primaire, grâce aux dons de nombreux bienfaiteurs.

En août 2007, la communauté a accueilli sœur Susan Kidd. Elle était chargée de l’enseignement de la morale dans les lycées, ainsi que de l’apostolat de la jeunesse et de l’éveil vocationnel dans le vaste diocèse; elle est retournée au Canada en 2009, au grand regret de ses compagnes.

Au cours des années, Kumbo a également eu la grâce de bénéficier du coup de main de sœur Marilyn Hammill, de sœur Mary Anne Foley, de sœur Mary Ann Rossi, de sœur Nina Glinski, de sœur Eileen Good et de sœur Dolores McKinney. Cette dernière a même eu à porter la mission dans l’une des maisons de la Congrégation dans l’Extrême-Nord du pays.

FONDATION DU NOVICIAT À NGAOUNDÉRÉ

Le noviciat de Ngaoundéré vit le jour le 28 août 1998 sous la direction de sœur Yvette Dubois et de sœur Solange Monfet. En plus des activités liées à la formation des futures religieuses et au vivre ensemble, les sœurs ont eu à se déployer aussi dans d’autres secteurs d’engagement.

Sœur Yvette donnait des cours de musique et de solfège aux religieux et aux futurs prêtres, en plus de participer activement aux retraites ignaciennes pour l’animation et l’accompagnement.

Sœur Solange faisait également de la catéchèse. Elle donnait aussi des cours de psychologie et de Bible au Séminaire propédeutique, tout en assurant particulièrement la direction des exercices spirituels dans la vie courante (EVC) qui constituaient une pièce maîtresse dans le discernement de ces jeunes hommes qui voulaient entrer au Grand séminaire.

Sœur KONAÏ Justine a enseigné pendant deux ans au Collège Mazenod. Elle assurait également des cours de catéchèse.

Sœur MENGUE Évangéline a enseigné au Collège après avoir travaillé au centre social de Maza.

Sœur Gisèle Provost, en plus de ses cours de Bible aux novices, s’occupait de l’économat ainsi que de la comptabilité dans la maison. Aux jeunes démunis qui en avaient besoin, elle a dispensé des cours de rattrapage.

Sœur MINKADA Brigitte a donné également des cours au Collège Mazenod, mais sa principale mission était la pastorale dans le Collège : l’organisation des liturgies, des sacrements, des fêtes religieuses, etc.

LA MAISON RÉGIONALE DE YAOUNDÉ

Le 25 septembre 2004, un secteur de la Maison régionale, donc la construction avait été supervisée par sœur Thelma Renaud, accueillait les premières résidentes : sœur Thelma Renaud, sœur Yvette Dubois, alors animatrice régionale et sœur MBOUGOUM Sophie Christine, étudiante à l’Université Catholique d’Afrique centrale en philosophie.

FONDATION À MEYOMESSALA

La mission de Meyomessala s’est ouverte en 2014, avec une école maternelle puis une école primaire. Mgr ZOA Christophe demandait des sœurs enseignantes et proposait à Meyomessala un terrain pour y construire l’école, une plantation à la disposition des sœurs pour quelques revenus et une maison de quatre chambres où elles pourraient habiter en attendant d’avoir leur propre résidence.

Une équipe de trois sœurs y a été nommée :

  • Sœur MENGUE Évangéline comme leader de la communauté qui a mis ses talents au service du milieu et a su exploiter et faire fructifier la plantation;
  • Sœur MINKADA Brigitte, particulièrement pour les activités pastorales;
  • Sœur KONAÏ Justine pour la construction de l’école maternelle.

Depuis, sœur SIMO FOTSO Estelle, la première directrice, a su faire progresser l’institution. En 2020, l’école accueillait des élèves de la section d’initiation au langage (SIL) jusqu’au cours moyen première année (CM1).

RETOUR À TCHÉRÉ

En septembre 2018, les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ont pu retourner à Tchéré. Sœur MBALLA Annie, leader de la communauté, sœur MEKOUANGA Bernadette et sœur SOMIRLA Regina y sont engagées à donner des cours au Collège Jacques De Bernon à Maroua et à faire du travail pastoral dans les communautés chrétiennes.

Activités apostoliques

LA FORMATION FÉMININE

Les sœurs ont relevé le défi de former les femmes à la vie sociale, familiale, intellectuelle et chrétienne pour les amener à prendre leur place dans la société et partager les responsabilités des divers secteurs de l’actualité. Pour ce faire, elles ont usé de différents leviers : les internats pour jeunes filles, l’alphabétisation, les centres de formation, la Maison de la femme, etc.

Le « Pentagone »

Le « Pentagone » était le tout premier pour jeunes filles qu’elles ont eu à prendre en charge.

L'internat du Collège de Ngarum

Le Collège de Ngarum, établi en zone rurale, comptait deux internats, un pour les garçons et l’autre pour les filles. Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ont pris l’internat des filles en main durant quelques années, en l’occurrence les sœurs MINKOUÉ Marthe Falie et DAÏDOUWÉ Jeannette. Sœur Noreen MacDonald était à ce moment-là chargée de l’Économat du Collège et des constructions.

Plus tard, c’est sœur MATCHUENDEM Augustine avec pour économe sœur KONAÏ Justine qui ont pris la relève. La situation sociopolitique ayant conduit à la fermeture des établissements scolaires, elles se sont consacrées à la pastorale et à l’accompagnement des femmes, avant de quitter cette zone du pays pour des raisons de sécurité.

Le Saré de Méri

Le Saré est un internat pour jeunes filles d’un genre particulier que sœur Jeanne Beaudoin a décrit en ces termes : « un saré (ensemble de cases) pour étudiantes au lycée a été construit pour quelques jeunes filles qui demeurent éloignées de leur village… deux sœurs les encadrent à tour de rôle. Les jeunes s’organisent entre elles pour préparer les repas qui ne sont pas compliqués. Ce type d’internat est un peu différent de celui du “Pentagone”, à Makak, mais le but poursuivi est le même : amener la jeune fille à préparer son avenir en assumant ses responsabilités présentes dans un partage où règnent la paix, la joie et la bonne entente. La formation intégrale de la jeune fille n’est assurée que si l’enseignement le rejoint au cœur de ses activités. Aussi, les sœurs trouvent-elles le temps de donner des leçons de couture, de tricot, voire d’art culinaire. »

L'alphabétisation

Cette activité s’est développée surtout dans le nord du pays où la scolarisation accusait du retard. Il s’agissait pour les sœurs de former des moniteurs et de les envoyer à travers les villages enseigner aux adultes, hommes et femmes, des rudiments de français et de calcul, afin de les libérer par le savoir et améliorer ainsi leur situation.

Le Centre Marguerite-Bourgeoys

Cette œuvre importante était au service des femmes rurales du sud du pays à Ebolowa. Le Centre vit le jour en 1991, sous l’instigation de sœur Colette Ouellet. Sa mission était de voir à la formation spirituelle et humaine de la femme. Les enseignements y étaient dispensés par des femmes camerounaises aussi bien que par les sœurs, dans les domaines aussi variés que la formation sanitaire et religieuse, la formation sociale et humaine, la formation à l’économie familiale, les activités socio-économiques (teinture, savon, pommade) et les activités génératrices de revenus (jardin potager, coopératives, champs communautaires).

La Maison de la femme à Mérie, dans l'Extrême-Nord

En 1992, Sœur Gertrude Babineau était responsable de l’animation féminine dans la paroisse de Douvangar. L’ambassadeur du Canada au Cameroun a proposé de financer un projet pour la promotion féminine et a accordé les fonds nécessaires pour la construction d’une maison comprenant une salle, une cuisine, une réserve et un kiosque à toit de paille pour pallier la rudesse du climat. Sœur Gertrude y rassemblait les femmes pour réfléchir sur des thèmes relatifs au développement personnel et à la vie familiale et les accompagnait lors des cours d’alphabétisation. Aujourd’hui encore, les femmes utilisent ces locaux pour la fabrication du savon, des pommades, des jus de fruits, des confitures, du lait de soja, des beignets et autres. Les activités de la chorale et différentes rencontres qui s’y tiennent encore permettent aux femmes de se retrouver et d’échanger.

L'accompagnement de femmes à Makak

Sœur Réjeanne Therrien a investi son temps et ses énergies pour joindre les femmes du milieu. Elle a commencé par visiter les quartiers pour rencontrer les mamans à la maison avec leurs petits non scolarisés et découvrir les désirs et les besoins de ces femmes. Ensuite, elle a organisé des cuisines collectives où les femmes partageaient leurs provisions et leur savoir-faire. Ailleurs, c’était parfois l’initiation au petit commerce, à la couture, etc. Sœur Réjeanne accueillait aussi des groupes de femmes à la résidence des sœurs pour des partages d’idées, des réunions d’organisation, par exemple celle de la fête du 8 mars, Journée internationale des femmes.

LA FORMATION DES JEUNES

Les collèges

Les sœurs se sont particulièrement dévouées dans les collèges : le Collège Marie-Albert d’Eséka, le Collège Sacré-Cœur de Makak, le Collège Bonneau d’Ebolowa, le Collège Jacques de Bernon de Maroua, le Collège Mazenod de Ngaoundéré, sans oublier le St. Peter College à Kumbo et le St. John Bosco Catholic Comprehensive College à Ngarum.

Le Collège Jacques de Bernon à Maroua a accueilli sœur MBOUGOUM Sophie après ses études en philosophie et théologie à l’Université Catholique de Yaoundé. Sœur Sophie y a enseigné durant huit ans la philosophie, l’informatique, le cours de culture et valeurs, les sciences religieuses adaptées à ce milieu que fréquentent autant les musulmans que les chrétiens, sans oublier les animistes et les adeptes des sectes. Sœur SOMIRLA Regina enseigne maintenant à la section anglophone.

Les séminaires

Les sœurs ont aussi joué un grand rôle dans la formation des futurs prêtres. Elles l’ont exercé à Otélé, où elles ont collaboré étroitement avec les Pères des Saints-Apôtres qui dirigeaient un séminaire des aînés. Elles l’ont fait à Douvangar, où un séminaire pour vocations tardives avait ouvert ses portes dès 1980. Au Séminaire Jean XXIII d’Ebolowa, des sœurs, à l’instar de sœur Monique Daigle par exemple, ont dispensé périodiquement des cours. À l’Institut MUKASSA NKOLBISSON à Yaoundé, sœur Gisèle Mathieu donnait des cours de philosophie et sœur Yvette Dubois, des cours de musique. Le Petit Séminaire diocésain de Kumbo qui a longtemps bénéficié des services de sœur Louise Finn.

Les écoles primaires

Les sœurs ont œuvré particulièrement dans les écoles catholiques des diocèses de Maroua-Mokolo et de Yagoua. Elles y ont mené des activités aussi variées que la catéchèse, l’animation pédagogique, et la direction des écoles. C’était le cas de sœur Gilberte Bussière et de sœur Yolande Tellier, qui assurait la tâche de conseillère pédagogique et de déléguée à l’enseignement au Secrétariat à l’éducation de Maroua. Plus tard, sœur MBALLA Annie, sœur NGO NGOK Angèle et sœur SIMO FOTSO Estelle ont joué un grand rôle à l’école primaire de Tchéré, en assumant la direction de cet établissement.

 L’école privée catholique Sainte-Marguerite-Bourgeoys, à Méri

En 2006, les sœurs ont vu naître l’École primaire Sainte-Marguerite-Bourgeoys au centre de Méri. Cette école privée catholique à cycle complet, financée par l’Ambassade du Canada, compte en 2020 un effectif de 930 élèves.

Le Complexe scolaire bilingue Sainte-Marguerite-Bourgeoys de Meyomessala

Ce complexe, œuvre de la Congrégation de Notre-Dame, comprend une école maternelle avec les trois sections et une école primaire ; les maîtresses enseignent l’anglais aux enfants une demi-journée, puis le français occupe l’autre demi-journée. Et cela porte ses fruits : en décembre, à la fête de l’arbre de Noël, des tout-petits ont joué des sketches et récité dans les deux langues.

Le personnel enseignant est formé des sœurs et des dames venues du Sud et du Nord-Ouest, sous la direction, en 2020, de sœur MBLAMA Rosine. Sœur MATCHUENDEM Augustine y travaille également avec beaucoup de compétence.

L'ENGAGEMENT DANS LES SOINS DE SANTÉ

De 1986 à 1990, sœur Fernande Blais, infirmière, a mis ses talents et son expérience au service des élèves du Collège Sacré-Cœur à Makak. Le grand nombre des élèves internes, garçons et filles, exigeait une présence vigilante pour poser des diagnostics et apporter les soins nécessaires, notamment aux crises de paludisme, aux rhumes et aux maux de ventre, et pour soigner les blessures mineures survenues lors des exercices sportifs.

Sœur NGO NKEN Agnès, première infirmière camerounaise de la Congrégation, après des études à la Catholic School of Health Sciences à Shisong, dans le Nord-Ouest du Cameroun, a commencé sa vie professionnelle au Centre Hospitalier Nicolas Barré. Depuis août 2019, sœur Agnès est surveillante générale au Centre Hospitalier Mère-Enfant Deo Gratias, à Oliga (Yaoundé). Son objectif est la promotion de la santé pour tous et l’égalité de tous devant les soins. Une autre sœur, MEKOULOU Lucie, partage cet idéal et y déploie toutes ses énergies, car elle a été nommée économe de cette structure sanitaire.

LA FORMATION CHRÉTIENNE

Un autre chantier d’activité dans lequel les sœurs se sont fortement investies dès leur arrivée, était celui de la formation chrétienne : préparation aux sacrements des jeunes aussi bien que des adultes, préparation aux mariages chrétiens, formation et accompagnement des catéchistes.

Dans la paroisse

Les activités paroissiales ont toujours constitué une priorité. Les sœurs ont assuré la formation des catéchistes et des responsables des communautés villageoises, la pastorale sous toutes ses formes, l’encadrement des différents groupes d’animation de la vie spirituelle, l’organisation des offices religieux, etc.

L'éveil vocationnel

Par le biais de dépliants, de rencontres de réflexion et d’échange, d’animation des camps vocationnels et des récollections, les sœurs ont réussi à amener les jeunes à prier ensemble et à réfléchir sur leur vocation de chrétiens, pour assurer la relève dans l’Église du Cameroun.

Les personnes associées

Le Regroupement des personnes associées à la Congrégation de Notre-Dame a débuté au Cameroun en 1990, au Collège Sacré-Cœur de Makak, où un jeune couple, MANI François et MANI Suzanne, ayant entendu parler des personnes associées à la Congrégation de Notre-Dame, s’y est intéressé et est entré en cheminement avec la personne-lien, sœur Marthe Thériault.

Aujourd’hui, le Regroupement des personnes associées à la Congrégation de Notre-Dame au Cameroun compte 58 personnes associées et sept personnes en cheminement. On les trouve à Ebolowa, à Douvangar, à Yaoundé, à Ngaoundéré, à Mbalmayo et à Kumbo.

Ces personnes associées à la Congrégation de Notre-Dame sont engagées dans différents secteurs d’activités dans leurs familles, au quartier, dans leurs milieux socioprofessionnels, en paroisse, bref dans leur milieu de vie. Acteurs sociaux et témoins de leur temps, les personnes associées se donnent la main et travaillent chez elles et autour d’elles.

LES OEUVRES SOCIALES

Les actions sociales et caritatives se sont toujours retrouvées au cœur des activités des sœurs. En voici quelques exemples.

La boulangerie

Sœur Pierrette Simard, directrice des études au Collège Sacré-Cœur, constatant la difficulté à se procurer du pain pour les internes, soit environ 600 jeunes adolescentes et adolescents, a réalisé un projet de construction d’une boulangerie au Collège. Les internes ainsi que les villageois ont pu profiter durant des années de ce bon pain quotidien.

Les orphelins

Aux orphelins, les sœurs, au moyen de petits projets, donnaient l’occasion de gagner de l’argent qui leur permettait de payer leur scolarité ainsi que leurs fournitures scolaires. L’accent était mis sur ceux des zones de grande pauvreté : Douroum, Douvangar et Wazan dans l’Extrême-Nord du pays. Des bourses d’études sont accordées à des jeunes de tous les milieux et de tous les niveaux scolaires, de la maternelle au doctorat.

Les lépreux

Les lépreux d’Ebolowa et d’Eséka en particulier ont été les grands bénéficiaires des attentions des sœurs. Ceux d’Eséka par exemple avaient bénéficié de la construction de 25 logements par les membres du mouvement Jeunes du Monde du Collège Sacré-Cœur de Makak, sous la houlette de sœur Louise Hébert, de sœur Solange Monfet et de sœur Cécile Buote qui venaient les rejoindre lors des semaines de travail à Mayabat.

Les prisonniers

L’aide qui leur a été apportée est multiforme, allant des simples visites aux rencontres dominicales au cours desquelles ensemble on partage la parole de Dieu, en passant par les démarches de l’équipe de Justice et paix supervisée par sœur Yolande Tellier. Ces démarches visaient à faire déterrer les dossiers des prévenus (surtout les femmes et les mineurs) et à faire enclencher la procédure. Grâce à ces actions, certains prisonniers, souvent enfermés depuis un ou deux ans sans procès, pouvaient enfin passer en jugement.

L’action de sœur Solange Monfet, pendant quelques années, en était une de formation humaine et chrétienne en vue de préparer le retour des prisonniers à la vie normale.

Le rôle des répondantes

À Kumbo, des sœurs se sont dévouées comme répondantes des enfants non scolarisés ou invalides auprès des organismes internationaux, en l’occurrence :

  • Child Care International

C’est un organisme qui vient en aide aux enfants nécessiteux en assurant leurs frais de scolarité. Aujourd’hui environ 2 000 enfants des différentes localités de Kumbo en sont bénéficiaires.

  • La Fondation Liliane

Cet organisme finance la prise en charge des enfants handicapés, sans les extraire de leur cercle familial. Une fois recensés, leurs besoins (soins de santé, de réhabilitation, etc.) sont pris en charge par l’organisme.

L'eau potable

  • L’eau potable à Douvangar

À leur arrivée dans l’Extrême-Nord du pays, les sœurs ont été confrontées au problème de la pénurie d’eau. Par l’entremise du Cardinal Léger et ses œuvres ainsi que l’Ambassade du Canada et sous l’impulsion des sœurs, des mécanismes furent mis en branle ; un premier forage a été réalisé et bientôt l’eau a jailli de terre sous les acclamations des habitants. Cinq autres forages réussis ont suivi.

  • OK Clean Water Project

Grâce à sœur Catherine Molloy, le OK Clean Water Project a vu le jour à Kumbo. Ce projet de partenariat entre un groupe de mission de la Congrégation de Notre-Dame à Ottawa et les gens de Kumbo est venu mettre fin au calvaire des habitants de la région pour qui l’eau était une denrée extrêmement rare. Une cinquantaine de villages, d’écoles ainsi que des centres de santé sont aujourd’hui approvisionnés en eau potable, et un personnel chargé de l’entretien des canalisations dans chacun des villages bénéficiaires a été formé.

Justice et paix

Sœur Yolande Tellier allait de bureau en bureau pour rencontrer les différentes autorités, arpentant les couloirs de la prison centrale. Elle savait que ce n’était qu’à ce prix-là que les dossiers pouvaient « bouger », que les prisonniers, couche vulnérable de notre société, pouvaient bénéficier de certains services qui pourtant leur revenaient de droit.

C’est ainsi que certains documents (actes de naissance, actes de mariage, cartes nationales d’identité) ont été établis! Aujourd’hui, ce chantier reste encore un des incontournables de la Congrégation.

Du côté du diocèse de Kumbo, sœur MEKOULOU Lucie a travaillé avec acharnement dans Justice et paix pour les mêmes objectifs. Elle a élargi l’éventail des actions à mener pour que les droits des veuves et des enfants, dont ceux-ci sont généralement spoliés à la mort du chef de famille, soient préservés. Les querelles qui déchirent les familles comme les litiges fonciers, l’héritage et même les tensions entre époux ont souvent trouvé des solutions grâce à l’intervention de Justice et paix. La coexistence entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires a souvent été rendue possible grâce aux solutions durables en termes de démarcation des terres d’élevage et celles de l’agriculture proposées par Justice et paix et acceptées par les deux parties. Mais le principal champ d’action de sœur Lucie a été sans conteste la lutte contre le trafic des femmes. Ce n’est évident pas d’arracher des mains de dangereux proxénètes des jeunes femmes camerounaises que le mirage des pétrodollars avait entraînées dans certains pays arabes, pour se retrouver à l’arrivée prises par ces trafiquants.

Aujourd’hui, sœur MEKOULOU Lucie a passé le flambeau à sœur MINKOUÉ Marthe Falie.

LA RELÈVE

En mars 1996 un grand discernement spirituel vécu lors d’une Assemblée régionale confirmait qu’une majorité des sœurs souhaitait l’ouverture de la Congrégation aux sœurs africaines. Chaque sœur de la région avait exprimé en quoi elle se sentait apte à soutenir ce projet. De sérieux efforts ont été déployés pour l’animation vocationnelle dans toutes les maisons de la région et, chaque année, plusieurs filles de divers coins du pays se retrouvaient pour un camp vocationnel de quatre ou cinq jours, animé par les sœurs et quelques personnes associées.

LE POSTULAT

Le Conseil régional a ouvert le postulat à Tchéré et demandé à sœur Simone Vigneau d’en être la responsable, même si les autres membres de la communauté participeraient à la formation sur le terrain. On en a ouvert les portes en septembre 1997 avec quatre candidates.

En 2005, un pré-noviciat a vu le jour à Kumbo, sous la direction de sœur Cécile Buote. Établi en zone anglophone, il a permis aux jeunes sœurs francophones d’acquérir une bonne connaissance de l’anglais et de la culture de ce milieu. Les dernières candidates ont commencé leur formation à Yaoundé et à Tchéré, étant donné les circonstances d’insécurité dans la région du Nord-Ouest.

LE NOVICIAT

Le 28 août 1998, à Ngaoundéré, a eu lieu l’ouverture officielle du noviciat au cours d’une belle célébration de la Parole. Ngaoundéré avait été choisie à cause de son bon climat et de sa situation géographique entre le Nord et le grand Sud, mais aussi en raison de la présence des noviciats d’autres congrégations avec lesquelles il serait possible de collaborer.

Le temps du noviciat comprend deux étapes : celle de l’année canonique où la novice reçoit une formation théologique et spirituelle, a du temps personnel pour la prière et la réflexion afin de discerner et de faire le choix de son don au Seigneur selon les exigences de la Congrégation. Des temps de travail manuel, une activité hebdomadaire d’apostolat et des détentes communautaires assurent l’équilibre de vie. La deuxième année sert à préparer et à vivre les stages dans une communauté apostolique, à relire cette expérience, et enfin, à préparer spirituellement et matériellement la première profession.

Le 2 septembre 2000, MBALLA NNANG Hélène Annie et MMOLO Simone faisaient profession à la Congrégation de Notre-Dame. C’étaient les sœurs du jubilé. Deux jours avant cette première profession, Sœur MBOUGOUM Sophie Christine faisait à son tour son entrée au noviciat, et depuis lors, les différentes générations se sont succédé. Sœur Émilie Maddix a été la seconde maîtresse des novices et a préparé sept jeunes femmes à la première profession.

La communauté du noviciat de Ngaoundéré continue d’accueillir et de former les jeunes femmes année après année.

L'ENGAGEMENT DÉFINITIF

Le 16 août 2009, sœur MBALLA NNANG Hélène Annie devenait la première sœur Camerounaise à s’engager définitivement dans la Congrégation. La cérémonie a eu lieu en l’église Saint-Esprit sous la présidence de Mgr MBARGA Jean, évêque d’Ebolowa. L’animatrice générale, sœur Josephine Badali, était venue de Montréal pour recevoir les vœux d’Annie.

Le 7 août 2010, sœur MBOUGOUM Sophie Christine prononçait ses vœux perpétuels. Un pagne spécial avait été imprimé pour marquer les deux événements car on soulignait en même temps les 40 ans de l’arrivée de la Congrégation de Notre-Dame au Cameroun.

Le 4 janvier 2014, deux autres compagnes se sont engagées définitivement à la Congrégation : sœurs NGO NGOK Angèle et MENGUE Évangéline.

Sœur KONAÏ Justine et sœur MINKADA ONANA Brigitte ont célébré avec parents, ami(e)s et sœurs de la Congrégation leur dernier engagement à la Congrégation de Notre-Dame le 21 mai 2016. Cette fois la célébration a eu lieu à Meyomessala à l’église paroissiale Sainte-Trinité et dans les locaux de la nouvelle école maternelle.