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Louisbourg

Ma Sœur de la Conception étant arrivée à Louisbourg au mois de mai 1727, M. De Saint-Ovide de Brouillan et M. De Méxy écrivaient au ministre à ce sujet, disant qu’elle avait été choisie par Monseigneur comme étant la plus capable de sa Communauté, en envoyée par lui pour juger de la nécessité d’un établissement de la Congrégation dans cette colonie; qu’ils l’avaient retenue sur les vives instances des colons, afin qu’elle passât l’hiver et qu’elle pût donner quelque instruction aux filles du pays, dépourvues jusque-là de toute espèce de ressource.

Elle commença aussitôt à en recevoir pour les élever, et au mois de décembre de la même année, elle avait déjà vingt-deux pensionnaires. Dès qu’on eut appris dans les ports circonvoisins que les Sœurs de la Congrégation étaient établies à Louisbourg, on écrivit de divers endroits qu’au printemps suivant on leur adresserait de nouvelles pensionnaires; ce qui engagea le gouverneur de Louisbourg, M. De Saint-Ovide de Brouillan, et M. De Mésy, commissaire-ordonnateur, à demander au ministre quelque gratification en faveur de cet établissement. (…)

Vers le même temps, le roi charmé d’apprendre par M. De Saint-Ovide et M. De Mésy les heureux fruits de l’établissement naissant de la Congrégation à Louisbourg, et voulant en procurer l’affermissement, assigna pour l’entretien de trois sœurs qui y seraient employées, une pension annuelle de 1500 livres, en ordonnant qu’elle serait prise sur celle de 3000 livres accordée depuis plus de six ans aux frères hospitaliers de Ville-Marie et qui fut alors supprimée. Cette fondation, qui assurait l’avenir de l’établissement de Louisbourg, était destinée à l’entretien de trois sœurs de la Congrégation qui en auraient la conduite; Sœur de la Conception ne pouvait donc remplir les intentions du roi sans recevoir de Ville-Marie d’autres sœurs pour l’aider, puisque les deux filles qu’elle avait amenées du Canada avec elle n’appartenaient pas à l’Institut. D’ailleurs, le nombre de ses élèves devint en peu de temps si considérable qu’elle se vit dans l’impuissance de suffire à tout, quelque activité qu’elle déployât et quelque soulagement qu’elle reçût de ses compagnes.

Extrait de : Histoire de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal. Seconde partie, XVIIIe siècle, volume III 1700-1730.