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Mon pèlerinage au Sanctuaire de Lourdes, France. Un souvenir de soeur Michelle..

Je pars de Paris, seule, en train. Le TGV traverse une bonne partie de la France. Au printemps, le paysage est magnifique. Les Pyrénées sont d’une beauté indicible. De la neige blanche reste accrochée au haut de quelques pics. Arrivée à la gare de Lourdes, la journée s’annonce belle mais froide. Je suis contente de porter mon chandail à col roulé. J’emprunte la route du sanctuaire. Je m’arrête à l’hôtel « La Croix des Nordistes » pour réserver une chambre pour ce soir. J’y dépose mon baluchon et je file sur le boulevard de la Grotte.

C’est la rue principale de la ville, bordée des deux côtés de boutiques, de kiosques qui regorgent d’objets de piété, d’articles pour voyageurs, etc. À un petit restaurant, qui ouvre son comptoir, je déguste un croissant et un café au lait, petit déjeuner typique en France.

Je m’approche du sanctuaire baigné de soleil et entouré de montagnes vertes. Je prends mon temps pour visiter la basilique du Rosaire (l’église inférieure), crypte où le Saint-Sacrement est exposé jour et nuit et la basilique de l’Immaculée-Conception (l’église supérieure). Une messe est annoncée à l’église supérieure. Je m’y rends et je prie pour la communauté CND, pour ma famille, pour l’Église en ce lieu qui attire des milliers de pèlerins venus des quatre coins de l’horizon.

Puis, je me rends auprès de la Grotte de Massabielle et sa source d’eau miraculeuse, les piscines où les gens se baignent (trop froid aujourd’hui pour moi, la baignade), des fontaines où l’on remplit sa bouteille, sa fiole, sa gourde de Lourdes, En face, le Gave coule paresseusement tout contre. Après le dîner, je m’aventure sur le chemin qui conduit à la maison pauvre, où Bernadette est née et l’autre maison « le cachot » encore plus minable où la famille Soubirous a habité. C’est le rez-de-chaussée de la prison du temps.

À 16 heures, la procession au Saint-Sacrement. La foule est rassemblée sur l’esplanade du sanctuaire. Les malades ont surtout leur place. Des gens de tous les pays, toutes langues, toutes couleurs prient avec ferveur pour nos sœurs et frères du monde entier.

Je m’interroge, je ne vois pas de jeunes… C’est vrai, que c’est un jour de classe. En arrière de moi, deux hommes se parlent. À les entendre, je pariais qu’ils étaient des paysans du Québec. Je me retourne discrètement. Leur épinglette à la boutonnière indique qu’ils viennent de l’Anjou, histoire de remonter à nos ancêtres. En guise de souper, je mange deux gâteaux basques aux prunes, délicieux, achetés d’un jeune marchand ambulant qui a la verve et l’accent d’un petit français du sud de la France.

À la brunante, la procession aux flambeaux. On récite le chapelet. Le Pater, en latin, deux (2) Je vous salue Marie en français, deux (2) en anglais, deux (2) en allemand, deux (2) en croate, deux (2) en vietnamien. Le Gloria Patri en latin. Je comprends pourquoi le latin est utile pour la prière dans un milieu cosmopolite. C’est un moment impressionnant de prière. Ma foi en l’Immaculée-Conception en est plus profonde et je le constate, aujourd’hui, partagée par des milliers de croyants(es). Les flambeaux s’éteignent. Dans la nuit, chacune, chacun, quitte le sanctuaire en sachant que la Vierge Marie a déposé dans son cœur amour et réconfort. Ma journée, en ce lieu béni, est d’une densité telle que l’écho en résonne à l’infini.