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New York

En 1885, l’abbé Frédéric Tétrault, curé de la paroisse canadienne-française de Saint-Jean-Baptiste de New York depuis deux ans, désirait des sœurs enseignantes. Il soumit son plan à l’évêque; Mgr Corrigan l’orienta vers son Grand Vicaire, l’abbé Quinn, qui l’autorisa à faire des démarches auprès de la Congrégation de Notre-Dame. Il s’agissait d’organiser une école paroissiale dans le soubassement de l’église; les deux sœurs nommées pour cette fondation étaient accompagnées d’une sœur de Villa-Maria de Montréal pour préparer la nouvelle Académie Villa-Maria de New York. Durant les premiers mois, Sœur Saint-Gabriel, supérieure à Waterbury, passait alternativement un mois à l’une et à l’autre mission.

Le curé loua une résidence pour les religieuses sur la rue Lexington; l’année suivante, cette maison servit de pensionnat. Villa-Maria de Montréal paya la première location; Waterbury, la seconde, les quêtes de l’église assurèrent les paiements subséquents. Les sœurs de l’école paroissiale ne recevaient que vingt dollars par mois.

Les missionnaires se rendirent à New York le 1er février 1886; le curé leur fit le meilleur accueil. En visitant l’église, elles purent constater l’extrême pauvreté de Notre-Seigneur au sein de cette grande ville si riche et si populeuse, pourtant. Le pasteur vivait dans un réduit très pauvre, sous la tribune de l’orgue. La résidence des sœurs était à cinq minutes de marche de l’église. Le 2 février, on ouvrit deux classes. Une compagne d’Aurora prit la direction du chant et tint l’orgue de l’église: son salaire de quatre cents dollars était précieux pour la mission. Les sœurs mirent une veilleuse devant le Saint Sacrement et, chaque jour, elles disaient le rosaire devant une pauvre statue de la sainte Vierge. Quelle impression eurent-elles de leur premier dimanche à New York! Leur désappointement fut grand de trouver l’église presque déserte! Après la messe, les religieuses inaugurèrent les cours de religion du dimanche: soixante-quinze élèves se présentèrent d’abord; au mois d’août, on en comptait plus de trois cents.

Sœur Sainte-Célestine, de Villa-Maria, fut nommée supérieure de l’Académie de New York, en 1887. Le nombre croissant des élèves fit songer à agrandir l’Académie en 1893. On en posa la première pierre le 7 juillet et, le 17 octobre, maîtresses et élèves pouvaient s’y installer. Dès 1894, les Sœurs de l’École Saint-Jean-Baptiste eurent une résidence et furent constituées en mission formée. Le curé Tétrault donna sa démission en faveur des Pères du Saint-Sacrement, en 1900 : le couvent perdait en lui un bienfaiteur qui, depuis la fondation, avait incarné la Providence. Les Pères furent aussi des amis et des bienfaiteurs.

Jusqu’à 1894, l’Académie Villa-Maria de New York, était la résidence de toutes les sœurs qui travaillaient dans cette ville. Alors, une supérieure fut nommée pour diriger l’École Saint-Jean-Baptiste qui devenait une autre mission de la Congrégation. A partir de ce moment, deux pages d’Histoire s’écrivent avec leurs événements propres, par deux familles reliées par les souvenirs et l’amitié, mais œuvrant dans des sphères différentes. Quand les Pères du Saint-Sacrement furent chargés de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, en 1900, la résidence des quatre sœurs enseignantes de l’ école paroissiale fut louée aux Pères, et les Sœurs qui l’habitaient durent se joindre aux Sœurs de l’Académie, tout en continuant leur mission à l’École Saint-Jean-Baptiste. En 1926, l’École devint une résidence, définitivement.

Pour revivre les belles heures du pensionnat, les élèves de l’Académie et de Villa-Maria créèrent l’Alumnae, en 1904; le conseil dont les membres sont élus tous les ans, veille sur les traditions et sur les intérêts des deux maisons.12

HISTOIRE de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, Volume X 1855-1900, Tome II, pages 391 à 392