Nouvelles de la Province Maria (Japon)
Messe d'action de grâce pour le 90e anniversaire de l'arrivée de la Congrégation de Notre-Dame au Japon au couvent de Sensui cho
Le dimanche 4 décembre a eu lieu au couvent de Sensui cho une messe d'action de grâce pour le 90e anniversaire de l'arrivée de la Congrégation de Notre-Dame au Japon et pour le 40e anniversaire du Regroupement des personnes associées célébrée par Mgr Joseph Abella. Les sœurs du couvent de Sensui cho, les personnes associées, les bienfaiteurs de l'école ainsi que des personnes ayant un lien avec le couvent ont assisté à la messe et toutes et tous ont rendu grâce pour les bénédictions reçues. Plus de 70 des 90 années de présence des sœurs de la Congrégation au Japon ont été passées « en service » à l'école Meiji Gakuen. Quand nous pensons au nombre de sœurs qui se sont courageusement dévouées à l'enseignement catholique et à leur travail acharné, nous ne pouvons que remercier Dieu et renouveler nos cœurs afin de poursuivre sur notre chemin de service dans l'humilité.
Sœur Kinuyo Anzai a fêté son 100e anniversaire le 3 décembre, et une messe, présidée le père Charles Aimé Bolduc, SME, a été célébrée au Palais Luce ; sœur Kyoko Terashima, sœur Kiyoko Kurihara, sœur Yumiko Furuyama et sœur Akiko Matsukawa du couvent étaient aussi présentes. Sœur Anzai était heureuse de pouvoir assister à la messe pour la première fois depuis un long moment et elle était aussi reconnaissante pour la visite des sœurs venues d'Hanazono.
Mme Marin Okabe, du Sakura no Seibo Junior College, a participé à la World Assembly for Women (WAW!), une conférence internationale pour les femmes, soutenue par le gouvernement japonais et tenue à Tokyo le 3 décembre . Le cours « Études sur Fukushima », créé l'année de la catastrophe au collège où étudie Mme Okabe, demeure encore aujourd'hui un espace d'apprentissage pour les étudiants.
Mme Okabe était en troisième année du primaire à l'époque et est maintenant inscrite au Sakura no Seibo Junior College où elle en a appris sur les études et la diffusion d'information effectuées par ses prédécesseurs concernant la reconstruction dans la préfecture où elle étudie actuellement. Elle a participé à une séance en atelier sur « Les femmes et la prévention en cas de catastrophe » et a fait part de son expérience vécue lors de son hébergement dans un refuge pour personnes évacuées immédiatement après le Grand séisme de l'est du Japon.
Vers le 90e anniversaire de l’arrivée des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame au Japon (Partie XII)
Référence : Les pas de Marguerite Bourgeoys dans les sentiers du Japon, par Rose Cauchon, CND.
Retour à Fukushima
Le 20 septembre 1945, les sœurs rentraient enfin dans leur couvent que venaient d'évacuer les prisonniers de guerre. … Les joies de l'arrivée à Fukushima étaient grandes, mais l'état lamentable dans lequel se trouvait le couvent étai indicible. … Les sœurs et les novices, avec quelques compensations pécuniaires du gouvernement japonais et l'aide des généreux militaires américains, ont fini par faire en sorte que la maison retrouve son allure de couvent. Les vivres, le combustible, les vêtements et l'argent ont été d'une grande aide aux sœurs qui venaient de traverser quatre années où tout manquait. Les aumôniers militaires se sont montrés de vrais pères, apportant eux-mêmes des provisions tous les jours et incitant les soldats à faire entre eux des collectes et à donner des heures de travail.
Le 8 décembre 1945, pour la première fois depuis la fin de la guerre, une lettre est arrivée tôt le matin, et toutes en étaient réjouies. Toutefois, cette lettre apportait pour Sœur Saint-Louis-du-Sacré-Cœur l'annonce d'un sacrifice : elle était rappelée à Montréal.
Le 17 janvier 1946, la supérieure quittait le couvent de Fukushima, où les œuvres promettaient de renaître bientôt. Elle s'était trouvée au Japon durant les plus difficiles années pour le travail de missionnaire, mais elle a accepté son rappel avec beaucoup de courage.
Sœur Sainte-Marie-Anne, ne craignant pas les difficultés, a accepté le rôle de supérieure de façon héroïque. On lui doit en très grande partie la réouverture du dispensaire. À cette époque, le Japon était doublement frappé par la pauvreté et l'infirmité après sa défaite à l'issue de la guerre. Les militaires américains ont fourni les remèdes nécessaires jusqu'à l'arrivée des envois de vivres et de fournitures médicales de Montréal.
Ces secours, cependant, n'ont pas pu sauver sœur Beauregard. Pendant 16 mois, elle a souffert et prié, répétant : « Comme le bon Dieu voudra ». Elle n'avait probablement pas d'autres mots devant le sacrifice de mourir loin de sa patrie, sans revoir les siens.
Le premier dimanche de mai, le viatique et l'extrême onction lui ont été administrés alors que les sœurs professes ainsi que les novices se sont réunies autour de la malade et priaient ensemble. Sœur Beauregard est demeurée consciente jusqu'à la fin, prononçant les paroles du cantique « J'irai la voir un jour ». À sa mort, son visage est devenu très beau et solennel et elle paraissait vivante même dans son cercueil. Une foule nombreuse a assisté au funérailles, et la première faveur obtenue par l'intercession de sœur Beauregard s'est manifestée dans l'après-midi même, les parents de sœur Ogata recevant le baptême et les noms de Joseph-Dominique et de Maria-Héléna, choisis par sœur Beauregard.
Le 24 mai 1946 a été un « Jour que le Seigneur a fait ». Trois sœur japonaises, sœur Anna Saito, sœur Theresia Sasamori et sœur Angeline Ogata, après un noviciat vécu pendant l'éprouvante période de guerre, se sont consacrées à Dieu en prononçant leurs vœux selon les Constitutions de la Congrégation de Notre-Dame. Ces trois sœurs incarnaient l'espoir pour l'avenir de la Congrégation et ont réjoui celle-ci tout entière. Magnificat!