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Nouvelles du Groupe Solidarité Justice

Le Québec en mouvance

Avoir choisi le filon de la MOUVANCE, pour l’année de notre 25e anniversaire, c’est peut-être le fruit du hasard ou celui d’une heureuse coïncidence, mais cela nous rassure quand même sur la pertinence de nos choix pour éclairer notre analyse des courants très actuels de notre société.

Nous sentions que le sol bougeait sous nos pieds et que quelque chose était sur le point de changer. L’explosion est venue des femmes. On ne pourra plus dire qu’une soirée d’élection, c’est ennuyant. Nous prenions conscience que, partout au Québec, s’étaient allumées de petites étincelles qui allaient embraser un Québec «autrement». Une génération s’engageait, porteuse de projets audacieux et les femmes apportaient leur souffle de vie! Avec les hommes, elles allaient bâtir un Québec qui leur ressemble et qui les rassemble. Ce soir mémorable, on pouvait croire qu’«ensemble on peut changer le monde…» un jour à la fois.

L’enthousiasme qu’ont suscité les élections municipales n’a pas ralenti nos recherches dans la mouvance malgré les turbulences que nous ressentons aujourd’hui. Par rapport à l’effort qu’on déploie pour la vaccination massive de la population contre le coronavirus, nous ne déployons pas autant de souci pour soigner la pire maladie d’une société: l’ignorance. Nous avons beaucoup plus peur d’être malades qu’ignorants!

Notre jeunesse est en manque de soins. Une société ignorante ne peut pas être démocratique, la population ne comprendrait pas où on veut la conduire. Ce n’est sûrement pas ce que nos gouvernements recherchent, mais c’est ce qu’ils récolteront s’ils n’investissent pas incessamment. À quand la course pour réparer ou reconstruire notre système scolaire fissuré de toutes parts? Sa base n’a plus d’aplomb! Elle chambranle, tiraillée par des intérêts ou des impératifs qui masquent la fin ultime d’une éducation juste, équitable et gratuite pour toutes et tous, et pourtant c’est possible… ensemble! Le système scolaire doit s'enraciner comme un grand arbre bien planté, au tronc solide; les branches fourniront alors les fruits espérés en leur temps. Mais il faut ce tronc porteur de la culture commune, là où se forgent les liens, la langue, l’identité, la solidarité, la sécurité, la compréhension, la reconnaissance, l’ouverture. La valse des «on voudrait bien» ou «on pourrait peut-être» ou «c'est utopique» doit céder le pas au courage du retour à l'essentiel: l'éducation et l'instruction de qualité pour tous les jeunes du Québec. Toutes et tous ayant la même chance au départ, toutes et tous appuyés sur un tronc commun de solidarité. Notre société possède la richesse monétaire et culturelle pour investir et développer notre plus grande richesse naturelle: la jeunesse.

Le temps des élections avec son vent de fraîcheur redonne l'assurance que l'implication politique éclairée est porteuse d'un courageux renouveau. L'arrivée des jeunes femmes aux postes stratégiques du pouvoir fait rejaillir l'espérance.

On ne sait jamais d'où vient le vent!

Denise Brunelle


RÉMINICENCES

Des voies ouvertes

Créé afin de promouvoir l’engagement pour la justice chez les personnes qui en sont membres, les initiatrices ont proposé des voies où cheminer en définissant le Groupe Solidarité Justice:

  • solidarité
  • formation et discernement
  • actions transformatrices
  • célébration

Voici comment le Groupe s’est déployé au cours de ses 25 ans.

Le Groupe Solidarité Justice se veut un lieu de solidarité

  • pour partager le sentiment d’appartenance
  • pour partager nos expériences et nos pratiques libératrices
  • pour susciter la vitalité, le dynamisme et la créativité

Le Groupe Solidarité Justice est un lieu de formation et de discernement

  • pour analyser les événements socio-économico-politiques
  • pour approfondir une spiritualité de l’engagement
  • pour nous habiliter à poser des actions pertinentes

Le Groupe Solidarité Justice se veut un lieu d’actions transformatrices

  • pour nous concerter en vue d’une stratégie commune
  • pour oser prendre la parole: dénoncer et annoncer
  • pour développer des partenariats

Le Groupe Solidarité Justice est un lieu de célébration

  • pour exprimer notre foi à partir de nos expériences et de nos solidarités
  • pour chercher des manières renouvelées de célébrer en tenant compte de la réflexion féministe

MOUVANCES EN ÉDUCATION

FOCUS

Nous qui avons voué une grande partie de nos vies à la mission d’éducation, nous sommes à bon droit questionnées par l’état actuel du réseau scolaire. Où s’en va l’éducation au Québec? S’agit-il toujours d’un projet collectif porté dans l’intérêt des populations, notamment d’une jeunesse à outiller pour la vie? Nous vous proposons un tour d’horizon de la mouvance en éducation.

État des lieux

Des problèmes criants dans le domaine de l’éducation suscitent de sérieuses inquiétudes: le délabrement des installations scolaires, le décrochage massif, la pénurie de personnel enseignant et professionnel, l’épuisement des enseignants et enseignantes, l’abandon de la profession par nombre de jeunes enseignants et enseignantes, la désertion des facultés d’éducation. Cette liste n’est pas exhaustive. Elle tient cependant lieu de diagnostic. Des correctifs s’imposent de toute urgence.

Quel chantier voyons-nous poindre à l’horizon ?

Une impulsion fondatrice

Il y a environ six décennies, un coup de barre majeur a été donné. Le Rapport Parent ouvre des perspectives nouvelles, fantastiques. Le système scolaire est pris en charge par l’État, nationalisé. Les écoles polyvalentes, les cégeps, le réseau de l’Université du Québec sont créés, rapprochant la formation professionnelle et la formation générale. La formation des maîtres a été confiée aux universités. Démocratisation et accessibilité universelle sont les clés du nouveau régime. Que l’on soit de la ville ou de la campagne, de famille modeste ou aisée, l’instruction est facilitée avec le rapprochement entre les établissements et la population et avec la gratuité jusqu’au seuil de l’université et les programmes d’aide financière au niveau supérieur. Les filles seraient les grandes gagnantes de cet élan vers les études supérieures, elles qui frappaient encore un mur malgré des avancées historiques.

Cette formidable réforme a-t-elle tenu ses promesses ? Quel regard portons-nous sur la réalité actuelle ?

Gouvernance scolaire

Feu les commissions scolaires… francophones! Celles-ci ont été remplacées par des centres de services scolaires. Le coup de hache a été donné à la démocratie scolaire. S’il est vrai que le taux de participation aux élections scolaires était minimal, les élu-e-s représentaient cependant la population et lui étaient redevables. En lieu et place, un conseil d’administration désigne une ou un directeur général, unique porte- parole et relié directement au ministre de l’Éducation. Cette réforme scolaire prétendait rapprocher la prise de décision des élèves, donc de leurs familles. Or les parents qui siègent au sein des instances, dont les conseils d’établissement, témoignent qu’ils sont privés de leur voix, donc de leur influence. Finies les séances publiques des conseils défunts qui étaient des lieux de prise de parole.

Pouvons-nous percevoir des brèches à cette gouvernance centralisatrice ? des ouvertures à la participation citoyenne ?

Qu’advient-il de l’un des plus beaux métiers du monde ?

De tout temps, nous le savons, le statut de l’enseignant et l’enseignante a été socialement considéré et les personnes qui l’exercent respectées. L’expérience d’enseigner et d’éduquer est occasion d’engagement personnel, de déploiement des savoirs et des compétences, d’autonomie professionnelle et surtout de relation privilégiée avec les élèves avec la conscience du rôle primordial assumé dans la construction des adultes en devenir. Que s’est-il passé pour que la profession connaisse une importante désaffection? Il semble que les conditions de pratique se soient détériorées, que les bonnes relations soient plus difficiles à établir, que la reconnaissance soit moins au rendez-vous tant de la part des parents que des autorités. Pour ce qui est de l’école publique, l’écrémage au profit des écoles privées ou à statut particulier est tel que les classes régulières regroupent un trop grand nombre d’élèves en difficulté d’apprentissage ou de comportement.

Quel coup de barre devrait être donné pour que les enseignantes et les enseignants retrouvent la passion du métier?

Comment se définit au juste la mission d’éduquer à laquelle sont voués les enseignantes et les enseignants?

On sait avec force conviction que l’éducation est une fonction très importante dans toute société démocratique. Au-delà de la responsabilité parentale, celle de l’école est essentielle par rapport au devenir de la citoyenne et du citoyen. Dans et par le milieu éducatif, l’enfant vit son premier contact avec la société extérieure au milieu familial. Il y acquiert des connaissances, des habiletés et compétences, les valeurs propres à sa société d’appartenance, une formation de l’esprit et la capacité de vivre dans la collectivité. Au cours du processus de formation, l’élève découvre ses goûts et talents qui l’orientent vers ses choix pour l’avenir.

On connaît la tendance à former les jeunes selon les besoins du marché du travail. Les jeunes en formation y apparaissent comme une marchandise, confrontés à des valeurs de compétition. Ne faudrait-il pas plutôt voir l’accessibilité au monde du travail comme un possible résultat et non une finalité de l’éducation?

Que serait, selon nous, une éducation réussie?

Qu’en est-il du nouveau programme culture et citoyenneté québécoise?

Le projet de remplacer le cours d’éthique et culture religieuse par le cours culture et citoyenneté québécoise est clairement engagé. Faut-il y voir une ultime étape vers une société laïque? Les valeurs religieuses y trouveront-elles une place dans la prise en compte de l’héritage culturel de notre société?

Le nouveau programme est censément concentré sur les axes suivants: culture, citoyenneté, dialogue et pensée critique. Telles sont des composantes essentielles de toute formation citoyenne. Il comporte divers autres éléments tels l’éducation à la sexualité. On lui reproche de vouloir instrumentaliser le cours à des fins politiques de promotion nationale et d’être un fourre-tout dont les intentions pédagogiques restent à clarifier. Les principaux acteurs du milieu ont été ignorés dans la consultation préalable.

Lors de l’implantation du programme, en 2023, le personnel enseignant aura-t-il compris les objectifs de cette formation et seront-ils prêts à l’assumer?

Cette nouveauté appelle à la vigilance…


ÉCHOS DU ROJEP

Le vendredi 12 novembre, le ROJEP a tenu son assemblée générale annuelle. Notre déléguée, sœur Louise Gélinas, y a participé et nous offre le compte rendu sommaire qui suit.

Première constatation – Une assemblée qui réunit les membres du réseau et qui se compose de dix personnes plus les 4 membres du comité de coordination, est-elle le visage de l’intérêt des groupes? La pandémie est- elle l’unique cause? L’assemblée a porté cette préoccupation et s’est interrogée sur la pertinence actuelle du réseau.

De plus, le réseau manque de suivi, car la permanence change très souvent. Actuellement le conseil recherche une nouvelle permanente ou un nouveau permanent.

Le coco a présenté les activités réalisées au cours de l’année. Malgré la pandémie, le réseau a pu offrir diverses rencontres par Zoom et la participation variait selon les différents thèmes comme l’activité sur Mgr Romero, la problématique de la région des Grands Lacs, la crise climatique et l’urgence d’agir, le colonialisme, etc.

Le partage entre les membres présents a permis de relever le défi et certains ont accepté de former le conseil pour une période donnée.

À la suite, un plan d’action a été proposé que le nouveau coco le précisera. Le plan d’action proposé vise les objectifs suivants :

  1. augmenter la concertation, l’interactivité entre les membres,
  2. adopter un thème annuel soit la solidarité avec les autochtones, l’interface avec Kairos, un forum social au printemps, la création, l’écologie ; le coco veillera à préciser les thèmes.
  3. voir à la pérennité du réseau, incluant une campagne pour les dons et la cotisation des membres.
  4. assurer le rayonnement à l’extérieur du réseau, donc avoir une activité ouverte…

Le comité de coordination part soulagé, car il y a des membres pour l’appuyer. La question reste: sommes- nous là pour préparer la fin, la transition?

Demain ne nous permettra pas de nous retrouver comme avant la pandémie… restons positifs et ouverts à la nouveauté, se dit-on.