Aller au contenu

Nouvelles / Actualités

| Actualités

Ouverture de la première école de Montréal

Notre Mère Bourgeoys ouvrit ses classes le 30 avril 1658, vingt-huit jours après la mort de Monsieur Olier. (…) Une étable fut le berceau de notre Congrégation; et cette circonstance, qui fait notre gloire, combla de délices l’âme si fervente de notre Mère. Mais noblesse oblige! (…)

Tout porte à croire que notre Fondatrice ouvrit son école le 30 avril, afin de pouvoir faire avec ses élèves l’ouverture solennelle du mois de Marie, et inaugurer son œuvre sous les auspices de la Vierge immaculée, Notre-Dame et Souveraine, notre chère institutrice, notre perpétuelle supérieure, notre tout, après Dieu.

Monsieur de Queylus, après une courte visite à Montréal, était allé à Québec, exercer ses fonctions de Vicaire général; et il s’était fait accompagner de M. D’Allet, diacre, son secrétaire. Le 12 août, M. Souart prit possession de la cure de Ville- Marie; et, le 21 novembre suivant, il réunit les habitants pour procéder à l’élection de marguilliers.

Un des premiers actes de cette corporation fut de poser les bases solides à l’établissement de l’œuvre de notre Mère; dans ce but, ils résolurent de lui donner, d’une manière sûre et stable, l’habitation dont Monsieur de Maisonneuve lui avait procuré la jouissance. C ‘était une maison en pierre, étable dans le principe, mais qu’elle avait fait réparer — de trente-six pieds de long sur dix-huit de large, située près de l’hôpital, avec un terrain contigu de quarante-huit perches, pour servir aux récréations des maîtresses et des enfants. Comme on ne doutait point que l’œuvre commencée ne se perpétuât, on mit dans le contrat que cette clause expresse: La présente concession faite pour servir à l’instruction des filles de Montréal, au dit Ville-Marie, tant du vivant de la dite Marguerite Bourgeoys qu’après son décès, à perpétuité. Cet acte est du 22 janvier 1658. (…)

Dans cette maison, notre Mère rassembla tous les enfants de Ville-Marie, à mesure qu’ils devenaient en âge d’apprendre. La première petite fille fut Jeanne Loysel, que Monsieur de Maisonneuve lui avait donnée à quatre ans et demi, et qui avait, lors de l’ouverture des écoles, près de huit ans. Le premier petit garçon fut Jean Desroches, plus jeune que Jeanne de quelques mois. Pour l’aider dans ses fonctions assez compliquées de maîtresse d’école, sacristine de la paroisse, etc., elle avait Marguerite Picaud, qui fut plus tard Madame Lamontagne.

Extrait de: Histoire de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, première partie, volume I 1620-1700, Montréal 1941