Aller au contenu

Nouvelles / Actualités

| Actualités

Portrait de notre autrice: Soeur Isabelle Paquet

Nous publions quotidiennement les réflexions de soeur Isabelle Paquet sur les textes de la semaine. Vous les retrouverez également dans le bulletin de la paroisse St-Nazaire (Dorval). Ces publications font relâche pendant l’été… mais nous profitons de ce moment pour vous présenter soeur Isabelle!

De la naissance jusqu’au dernier souffle…

J’ai déjà pourtant lu plusieurs biographies, mais quand il s’agit d’écrire la mienne…. c’est plus difficile. En partant, je demande au Seigneur de me souffler les mots justes afin que tout soit selon la vérité et la simplicité.

Je suis native de Québec, dans le beau quartier St-Sauveur, dont j’ai toujours été fière. Comme dans le temps… nous étions 10 enfants éduqués par des parents formidables : une mère d’une patience d’ange, un père plus rigoureux qui tenait à voir ses enfants grandir dans une foi solide et à l’école avec des notes presque parfaites. Pas facile tout cela, mais que de reconnaissance pour tout cela aussi, aujourd’hui.

J’ai appris de ce père, très tôt, le bon français. Imprimeur de profession il ne supportait pas une faute. Je remercie pour ces parents incomparables, pour ma mère d’une bonté unique, pour mon père parti trop tôt lors d’un accident d’avion au retour de l’Année sainte en 1950. Tout cela a construit mon enfance et même toute ma vie.

À l’âge de 20 ans, regardant les bons exemples de mes frères et sœurs, j’ai bien senti en moi un appel à la vie religieuse. Dans ma paroisse, St-Sauveur, les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame enseignaient et c’est là que mes sœurs et moi-même avons étudié. Après une année à l’École Normale de Montréal, j’ai bien décidé de faire mon entrée et de me donner à Dieu dans la vie religieuse tout en enseignant le piano. Mon père était un chanteur et donnait des concerts de folklore, ma mère chantait toujours. De là notre éducation à la musique pour les six filles Paquet qui se disputaient un peu afin d’avoir du temps au piano.

Après le noviciat, je suis allée « en plein mois de janvier » aux Îles-de-la-Madeleine pour remplacer une sœur malade, enseignant toutes les matières à 4 groupes d’enfants de la 1re à la 4e année. Je pensais mourir, mais non. En septembre 1958, je suis partie pour Caraquet, là où les enfants venaient au monde avec la musique. Quel cadeau! J’ai appris la langue de la Sagouine, et j’ai adoré ce lieu où tout était musique. Ensuite se sont succédées des années d’enseignement du piano et comme organiste à l’église aux endroits suivants : St-Romuald, St-Roch, Iberville, St-Jean-sur-Richelieu, Windsor. En 1990, la Congrégation m’a demandé d’accepter le service d’être ce qu’on appelait à ce moment-là « supérieure provinciale», (aujourd’hui nous disons « leader provinciale ») à Sherbrooke. J’ai accepté ce service durant 9 ans. Après tout cela, j’ai œuvré comme animatrice à Pointe-Claire. Puis, est venue l’heure des fermetures de maisons : Pointe-aux-Trembles, Pointe-Claire, Ste-Adèle, Dorval…. là où je me suis insérée dans une pastorale de paroisse à St-Nazaire de Ville LaSalle. Même si je suis maintenant à la Résidence Bon-Secours, un endroit magnifique à Montréal pour les sœurs vivant leurs dernières années de vie, je continue toujours à accueillir les personnes et à jouer à l’orgue le dimanche à LaSalle. Tout cela, tout ce que j’ai vécu et tout ce que je vis encore est pour moi un cadeau venant d’un Dieu Père , aimant et compatissant.

J’entends encore ma mère chanter: « Faisons notre bonheur nous-mêmes » à la mode de 1950, mais j’ajouterais que le bonheur nous est offert aussi presque sur un plateau d’argent si nous savons écouter, faire silence, vivre dans une espérance empreinte de foi à la suite du Christ, Celui qui a promis d’être toujours là et qui ne s’absente jamais.

Comme vous le lisez bien, tout ce que j’ai écrit est positif et c’est voulu. Qui dans sa vie n’a pas eu quelques moments de souffrance, de doutes même, mais ce n’est pas avec cela, je crois, que le bonheur est là. Peut-être qu’un jour je déciderai de parler un peu de mon chemin de croix à moi, qui ne contient pas 14 stations. Le cadeau que j’ai reçu de Dieu est bien celui d’une personne qui a su m’écouter, m’aider à vivre tout cela dans l’action de grâce. Oui, à la fin de ma vie je peux dire ceci : le chemin est différent pour chaque personne, le mien a été fait de bon et de moins bon, comme pour tout le monde.

Je n’ai qu’à dire merci à Dieu pour son amour immense, son amour de tous les jours. Je serai si heureuse quand je quitterai cette terre de retrouver un Père aux bras ouverts à côté de mon père terrestre parti trop vite et que j’ai si souvent cherché sur cette terre.