Lorraine Caza est née le 17 septembre 1935 à Saint-Jean-sur-Richelieu d’un père francophone et d’une mère anglophone. Entourée d’un frère aîné et de deux sœurs cadettes, elle grandit dans un milieu familial croyant où il fait bon vivre. Dès sa première communion, elle prend la décision de se consacrer à Dieu. Après des études au collège Marguerite-Bourgeoys, elle entre à la Congrégation de Notre-Dame en janvier 1956 et fait profession deux ans plus tard. Elle commence ensuite à enseigner, surtout les mathématiques, d’abord au niveau secondaire jusqu’en 1961, puis au niveau collégial à Regina Assumpta.
À l’été 1962, elle suit une formation de perfectionnement en mathématiques à l’Université Notre-Dame d’Indiana. Avec une bourse d’études de cette Université, elle poursuit cette formation au long de l’année académique 1963-1964, y obtenant un M.S. Par la suite, la Congrégation lui ayant offert de faire un doctorat en théologie, elle se rend à Ottawa pour étudier au Collège universitaire dominicain, qui vient tout juste de recevoir l’autorisation d’admettre des femmes étudiantes. À la rentrée d’automne 1967, sœur Lorraine en est donc la première et seule femme étudiante régulière. Elle y obtient en 1972 une maîtrise ès arts en théologie avec une thèse portant sur la théologie de l’espérance. Les Dominicains l’ayant invitée à y enseigner, elle est aussi la première femme professeure à la faculté de théologie du Collège dominicain. Désireuse de poursuivre des études doctorales, elle demande et obtient une bourse du Conseil des Arts du Canada, et quitte le Canada en février 1977 pour l’École archéologique et biblique de Jérusalem. Sa thèse de doctorat, intitulée Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné, cri du Christ sur la croix, sera déposée en 1985 et publiée en 1989. En 1987, elle lui vaudra le prix de la Fondation bolonaise « Premio Paola e Antonio Malipiero » pour la meilleure thèse de doctorat présentée à ce concours international.
De retour au Canada en 1980, sœur Lorraine reprend ses cours à la Faculté de théologie du Collège dominicain d’Ottawa. En 1984, elle est nommée vice-doyenne, maître des études et Secrétaire du Conseil académique du Collège. En 1987, elle accepte le poste de doyenne de la faculté – devenant la première femme à assumer le décanat d’une faculté de théologie de droit pontifical. Ayant assumé cette fonction jusqu’en 1993, elle est ensuite nommée vice-présidente du même Collège. En 1996, sa communauté la réclame afin qu’elle devienne supérieure générale de la Congrégation de Notre-Dame.
En 2006, après la fin de son dernier mandat comme supérieure générale, elle prend quelques mois pour se ressourcer au monastère des Visitandines de Fribourg en Suisse. À son retour, la Congrégation de Notre-Dame lui propose de s’établir à la Maison de prière Notre-Dame, sise dans le Vieux-Longueuil. Du fait de son grand intérêt pour la spiritualité de sa communauté, sœur Lorraine accepte avec joie et s’implique activement. Au fil des ans, elle donne de nombreuses conférences, retraites et consultations, et ce, tout autant à la Maison de prière qu’ailleurs au pays et à l’international, car elle considère comme une priorité de favoriser le dialogue entre les cultures. Elle siège en outre à de nombreux conseils d’administration tels que ceux du centre d’accompagnement spirituel Le Pèlerin, de la Fondation de la Vidéo religieuse et du centre étudiant catholique de l’Université McGill, le Newman Centre. Toujours à la recherche « d’opportunités de vie nouvelle », cette pionnière de l’Église canadienne poursuit son ministère à travers trois grands chantiers : l’avenir des congrégations et ordres religieux, la spiritualité de la Visitation de Marie ̶ source d’inspiration de la vie et de l’œuvre de Marguerite Bourgeoys ̶ et le témoignage de l’espérance dans le monde d’aujourd’hui.