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Sœur Maura Mc Grath, CND, sensible à la cause des réfugiés

« Je considère que c’est une faveur que la vie me fait de travailler avec les réfugiés parce qu’ils ont des ressources de foi, d’espérance, de courage et un goût de vivre qui m’émerveillent. Nous avons besoin de personnes de cette qualité dans notre pays, qu’elles soient de foi musulmane ou chrétienne. »

— Maura McGrath

Connue à la maison mère comme l’ambassadrice du café équitable, sœur Maura McGrath travaille avant tout avec les migrants les plus vulnérables. Les droits des demandeurs d’asile et des réfugiés, leur intégration dans la société et la collaboration entre les réfugiés de diverses communautés sont au cœur de ses préoccupations quotidiennes. Depuis 2014, sœur Maura siège au conseil d’administration de l’organisation montréalaise Action Réfugiés, un organisme sans but lucratif basé sur la foi. Cette collaboration remonte toutefois à plus de 25 ans, alors que la Congrégation de Notre-Dame ouvrait un refuge pour des personnes démunies en attente d’une réponse à leur demande d’asile politique.

Sœur Maura a vécu au refuge pendant deux années durant lesquelles elle a accueilli les hommes, femmes, mineurs non-accompagnés et enfants qui arrivaient au Canada.

Sœur Maura poursuit aujourd’hui son travail auprès des personnes réfugiées. Elle assure en parallèle la coordination du Comité vert de la Maison mère, qui œuvre activement à la sensibilisation des sœurs de la communauté ainsi que des personnes laïques à la cause environnementale; pour sœur Maura, c’est un même combat, car les problématiques qui touchent l’environnement affectent aussi les populations appauvries.

Solidaire et déterminée

Suite à son entrée à la Congrégation, sœur Maura enseigne à Montréal et participe avec deux autres sœurs à l’ouverture d’une mission à Quesnel, en Colombie-Britannique, deux ans plus tard. Puis, c’est avec enthousiasme qu’elle accepte de participer à la mission en Amérique centrale et part pour le Guatemala. À San Miquel Acatan Huehuetenango, accompagnée de deux autres sœurs, elle relève brillamment le défi de sa propre intégration dans un pays étranger et ouvre une maison de la Congrégation. Elle y demeure pendant 5 ans pour enseigner la lecture et l’écriture à des adultes des villages mayas. De retour en Amérique du Nord, elle travaille à la paroisse de Trail, en Colombie-Britannique. Son expérience en Amérique centrale l’ayant amenée à s’engager auprès des personnes démunies, elle poursuit dans cette voie et s’implique dans le comité de justice sociale.

Une rencontre marquante

En 1988, lors du Congrès sur la mission organisé à Montréal par la Congrégation de Notre-Dame, sœur Maura assiste au discours du père Juan Moreno, un prêtre jésuite fervent militant pour un règlement pacifique de la guerre civile sanglante au Salvador. À peine un an plus tard le père Moreno est assassiné.

Lorsque, six ans après, sœur Maura ouvre un refuge d’urgence à Montréal pour les femmes, les mineurs non-accompagnés et les enfants demandeurs d’asile, elle confie : « Je devais trouver un nom à ce nouvel abri pour les réfugiés : le nom du père Moreno est venu tout naturellement. »

Le Refuge Juan Moreno ouvre ses portes à Montréal en 1993. Des défis de taille s’imposent dès le début : un besoin criant et constant de financement, les délais de traitement des demandes qui peuvent s’étirer de six mois à un an, le dépouillement matériel des personnes qui arrivent jusqu’ici et les préjugés divers qui ralentissent considérablement leur intégration. Le Refuge Juan Moreno ferme en 2007 mais sœur Maura reste dévouée à la cause des réfugiés.

En 2005, elle accepte de travailler dans l’équipe de direction de sa province religieuse à Halifax. En 2014 après deux mandats à la direction, sœur Maura revient à Montréal où elle répond toujours à l’appel à prendre soin des plus démunis, œuvrant avec les sœurs de la Congrégation au service de la justice et de la paix.

Issue de la communauté irlandaise de Montréal, elle repense souvent aux conditions précaires dans lesquelles ont vécu les familles venues s’installer en Amérique du Nord lors de l’exode du 18e siècle; elle fait facilement le lien avec la situation des réfugiés aujourd’hui.

Mars 2004 : sœur Maura est récipiendaire du Prix de la communauté offert par la Société Saint-Patrick de Montréal pour son travail auprès des réfugiés.

Mai 2004 : sœur Maura est finaliste dans la catégorie «Services communautaires» lors du gala bénéfice Femmes de mérite, organisé par le Y des femmes de Montréal, pour son travail spécifique auprès des femmes réfugiées.

Octobre 2005 : le Refuge Juan Moreno a l’honneur de recevoir le Certificat du mérite civique décerné par l’honorable Joe Volpe, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada.