Réseau d’actions de justice sociale au Honduras, mai 2025
Le réseau d’actions de justice sociale s’est réuni à Tegucigalpa, au Honduras, du 10 au 18 mai 2025. Le thème de la rencontre de cette année était « Migration, tisser un accompagnement à la périphérie ». Toutes les provinces et régions étaient
représentées à la rencontre, sœur Karen Kelly et Teresa McKerral, personne associée, représentant la province Visitation.
Après avoir été chaleureusement accueillies par nos sœurs et personnes associées de la région, nous avons commencé notre réunion par des présentations de chaque province et région mettant en lumière le travail de justice effectué dans leur milieu.
Après ces présentations, le père Ismael Moreno, sj, qui a fait une présentation au Forum international l’été dernier, et Karla Rivas, journaliste et activiste du Honduras qui travaille avec le réseau jésuite pour les migrants en Amérique centrale, nous ont conduits à travers une analyse de la crise actuelle des migrants au Honduras et dans le monde entier. Ils ont souligné les conditions difficiles qui obligent les habitants d’Amérique centrale à fuir leur pays, les dangers auxquels les migrants de nombreux pays sont confrontés lorsqu’ils tentent d’entrer aux États-Unis par le Mexique, ainsi que les conditions dangereuses et les dangers auxquels ils sont confrontés lorsqu’ils traversent de nombreux pays pour se rendre à la frontière.
Le père Moreno a animé une deuxième session avec nous sur « la mise en lumière théologique de l’accompagnement à la périphérie », où il a fait le lien entre les impératifs évangéliques et ce que nous, en tant que chrétiens, devons faire et ce que l’église hiérarchique ne fait pas.
Notre semaine comprenait également plusieurs excursions. Nous nous sommes d’abord rendues à Danli, une ville du Honduras située près de la frontière avec le Nicaragua. Nous avons rencontré une sœur du Bon Pasteur qui coordonne une équipe de bénévoles chargés de nourrir les migrants en provenance du Nicaragua, du Panama, de la Colombie, du Venezuela, etc. qui traversent le Honduras jusqu’à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Ce groupe travaille de longues heures sans le moindre budget afin de s’assurer que ces personnes vulnérables disposent de nourriture pour leur voyage. Il collabore avec un centre d’accueil pour familles de migrants situé à proximité, lequel fournit des services essentiels aux migrants qui traversent le pays. Ce centre d’hébergement, qui comprend de nombreuses unités modulaires, fournit d’autres services de base tels que des installations d’hygiène, un accès aux soins de santé et des conseils en matière de migration.
Après avoir écouté les présentations du personnel sur les deux sites, nous avons eu l’occasion de parler avec un certain nombre de migrants qui s’y reposaient. Ils se sont montrés étonnamment ouverts lorsqu’ils ont parlé de tout ce qu’ils avaient vécu au cours de leur voyage. Le jour de notre visite, la plupart des migrants venaient du Venezuela et avaient voyagé à pied depuis ce pays jusqu’à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, où ils attendaient l’autorisation d’entrer. Après des mois d’attente et de refus d’entrée, ils étaient sur le chemin du retour. La majorité des migrants que nous avons rencontrés étaient de jeunes familles [par exemple, un jeune médecin, sa femme et ses deux jeunes enfants, une mère célibataire de deux petits garçons et qui attend des jumeaux, des frères et sœurs avec leurs conjoints et leurs enfants]. Tous avaient quitté leur pays dans l’espoir de trouver un endroit plus sûr pour élever leur famille. Plusieurs d’entre eux avaient décidé de demander l’asile au Honduras et attendaient de savoir s’ils seraient acceptés. Tous ont exprimé leur gratitude d’être encore en vie et ont gardé l’espoir d’un avenir meilleur.
Une deuxième excursion a été organisée à Guapinol, une ville du nord du Honduras où la population locale est en conflit avec une société minière au sujet de l’utilisation et de la protection de l’eau. Juan López, conseiller municipal et défenseur de l’environnement au Honduras, était connu internationalement pour son travail de défense de la rivière Guapinol et son opposition au projet minier dans le parc national Carlos Escaleras. Lopez a été assassiné le 14 septembre 2024 à Tocoa, Colón. D’autres membres de la communauté avec lesquels il collaborait ont continué à s’opposer à ce projet minier qui détruit la rivière.
Nous avons pu rencontrer le groupe communautaire, écouter l’histoire de leurs luttes et les accompagner jusqu’à la rivière Guapinol.
Les deux derniers jours de notre rassemblement ont été consacrés à l’élaboration du plan d’action du réseau de justice sociale pour les deux prochaines années. Ce plan d’action sera ensuite partagé avec l’ensemble de la Congrégation.
Nos visites hors site ont permis à notre groupe de découvrir une grande partie du pays, puisque nous nous sommes rendues en bus à différents endroits. Le pays et ses habitants sont beaux et chaleureux. Nous sommes rentrées chez nous le cœur reconnaissant, avec de nombreux souvenirs et photos, et un engagement plus profond en faveur de la justice, après avoir été mises à l’épreuve par tout ce que nous avons vécu.