Souvenirs/tranches de vie Marcelle Leclerc (Domaine Mahonia)
Au temps où les écoles polyvalentes ouvraient leurs portes, obligeant les écoles secondaires à leur céder la place, j’enseignais dans une école secondaire… Je devais donc me préparer à un changement.
J’ai demandé à suivre des cours de missiologie car depuis longtemps, je gardais ce désir dans mon cœur. Serait-ce que les circonstances d’alors ouvriraient le chemin vers le Honduras? Toute l’année 1969 fut pour moi une manière de me préparer et de vivre dans la joie et l’espérance. À la fin de ces cours, j’ai été invitée à rencontrer notre supérieure provinciale qui selon moi, confirmerait mes espérances.
À ma grande surprise, on m’a proposé d’être la directrice de l’école primaire à l’Isle-Maligne, considérée comme « école pilote ». On croyait que j’étais la personne indiquée pour cette responsabilité mais je n’avais aucune préparation. J’ai mentionné mon insécurité. On m’a demandé quels étaient mes diplômes. Pour l’enseignement, le cours supérieur et le Brevet A et pour alléger ma tension, j’ai ajouté : j’ai aussi mon diplôme de profession de Foi. Ma candidature a immédiatement été retenue car on m’a dit : « C’est le seul diplôme dont vous aurez besoin ». Je n’ai pas pu refuser…
Après avoir suivi quelques cours durant l’été en vue de ma prochaine mission je prenais la route vers l’Isle-Maligne. Tout au long de mon voyage, je contemplais la nature et en regardant les montagnes je disais au Seigneur : « À la montagne trop haute pour moi, conduis-moi, Seigneur. »
Je peux dire que la main du Seigneur m’a soutenue et avec Lui j’ai pu franchir ce qui me paraissait être des montagnes. La direction de cette école s’est transformée en une belle collaboration et une grande solidarité entre les professeurs et les parents. Ce furent deux très belles années qui m’ont fait comprendre que rien n’est impossible si l’on croit que le Seigneur est là.