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Un trésor d’archives à la Congrégation de Notre-Dame

À l’été 2023, lors du ménage d’un local du Service des archives de la Congrégation de Notre-Dame, une bague a été découverte dans une boîte métallique ressemblant à un coffre à outils. Il s’agit d’une bague épiscopale en or jaune, dont l’anneau est orné de chaque côté d’un ange surplombant une croix rayonnante dans un cadre ovale. Cette bague a appartenu à Monseigneur Giacomo della Chiesa, archevêque de Bologne, qui, sous le nom de Benoît XV, a été pape de l‘Église catholique de 1914 à 1922.

Comment ce bijou est-t-il arrivé au Service des archives de la Congrégation de Notre-Dame? Les archivistes ont pu établir que le pape Benoît XV avait fait présent de cette bague à Monseigneur Paul Bruchési, archevêque de Montréal, en avril 1919 lors de son dernier voyage à Rome. Contemporains en âge, l’un né en 1854, l’autre en 1855, les deux prélats se sont certainement liés d’amitié à leur entrée dans le monde ecclésiastique. Mgr Bruchési décrit d’ailleurs Benoît XV comme « son confrère d’ordination ». Par la suite, Monseigneur Bruchési aurait offert la bague aux religieuses de la Congrégation de Notre-Dame en 1938, probablement au début de juillet.

En effet, Mgr Bruchési était aussi lié d’amitié avec les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. Il a été aumônier au Mont Sainte-Marie, pensionnat dirigé par la Congrégation, de 1890 à 1897 et a continué à entretenir des liens avec l’établissement, notamment en assistant à des événements comme des remises de prix. Il a aussi été président de la Commission des écoles catholiques de Montréal de 1894 à 1897, année où il a été nommé archevêque de Montréal. Il a maintenu ses liens avec la Congrégation et le monde de l’éducation entre autres en appuyant les démarches de Sœur Sainte-Marie (Marie-Aveline Bengle) pour faire accepter le projet de création du premier collège classique pour jeunes filles au Québec, l’École d’enseignement supérieur, dont l’approbation officielle a été donnée le 16 juin 1908.

Quelques années plus tard, Mgr Bruchési a œuvré de concert avec sœur Sainte-Marie à la fondation d’une école normale supérieure, vouée à la formation de futures enseignantes de niveau secondaire, et à celle d’autres écoles normales. Après plus de dix ans à l’état de projet, l’Institut pédagogique a finalement ouvert ses portes en 1926. Mgr Paul Bruchési n’a toutefois jamais eu l’occasion de découvrir l’établissement en compagnie de sœur Sainte-Anne-Marie, décédée en 1937. Ce n’est que le 15 juin 1938 qu’il réalise une visite de l’Institut. L’événement est relaté dans les annales.

Mgr Bruchési garde un très bon souvenir de ce passage à l’Institut, ainsi qu’il l’écrit aux sœurs : « il me paraît si extraordinaire, que je me demande parfois si ce n’est pas un beau rêve que j’ai fait? ». Enfin, il mentionne que sœur Sainte-Anne-Marie lui avait manqué lors de cette visite, mais qu’il était certain qu’elle veillait sur lui et les sœurs lors de cette promenade, comme elle veille sur l’ensemble de l’œuvre de la Congrégation. [Tiré de : Archives Congrégation de Notre-Dame – Montréal (AL206 – Fonds Institut pédagogique et du Collège Marguerite-Bourgeoys, 308.600.094)]. Ce renouvellement des liens avec la Congrégation a probablement favorisé le cadeau de la bague épiscopale vers 1938.

La Congrégation conserve les documents qui relatent l’épopée de la bague et qui témoignent surtout de l’union spirituelle entre la mission pastorale de l’archevêque et la mission d’éducation libératrice portée par les filles de Marguerite Bourgeoys.

Comme la bague n’entre pas dans les règles de conservation, il a été décidé que la Congrégation ne conserverait pas la bague. Celle-ci sera proposée à la vente lors d’une vente aux enchères qui se tiendra à Paris le 4 juillet 2024. Le produit de cette vente sera versé au Fonds Marguerite-Bourgeoys lequel appuie par des dons, ponctuels ou récurrents, de nombreux organismes dédiés au soutien des élèves et de leurs familles dans la région de Montréal et dans toutes les régions du monde où la Congrégation est présente. Celle-ci espère par ce geste participer au « beau rêve » missionnaire partagé par Mgr Bruchési et sœur Sainte-Anne-Marie.