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Vivez le moment présent comme un cadeau

Un jour n’est jamais semblable au jour suivant. Comme le disait Eleanor Roosevelt, « Hier est passé, demain est un mystère, aujourd’hui est un cadeau ». Il y a deux jours, comme je le fais à peu près une fois par mois, je suis allée au dépotoir municipal de Santa Bárbara pour payer le service des vidanges même si nous ne profitons pas de ce service.

Depuis la première fois que j’y suis allée, je suis profondément touchée de voir comment des gens vivent de déchets, mais cette fois ce fut différent… je ne peux pas décrire le choc que ça m’a causé. Vous vous demandez pourquoi puisque c’est le même lieu? Vous avez raison. La différence c’est que la première fois mes yeux n’ont pas vu cette réalité aussi douloureusement que je l’ai expérimentée ce jour-là. Peut-être parce que la première fois, c’étaient des hommes qui faisaient le travail. Je vous le dis sincèrement : l’image qui me revient immédiatement quand je pense à ce moment me fend le cœur et me donne envie de pleurer.

Ce jour-là, pendant que des enfants déchargeaient les vidanges du camion, mon attention s’est arrêtée immédiatement sur une jeune femme assise au milieu des détritus, sur cette montagne de déchets d’où elle tirait quelque chose. Le sol ne semblait pas très solide à cet endroit et je pouvais la voir glisser vers le bas de la pente… Je la contemplais avec surprise et compassion et je me disais : comment est-ce possible que des personnes vivent de cette façon?

Alors que j’écris ce texte, je demande au Seigneur qu’il me permette de ne jamais m’habituer à cette réalité comme si c’était normal, car chaque personne a le droit de vivre dans la dignité. Quand j’ai fait ce commentaire à la personne qui m’accompagnait, il m’a dit: « c’est ainsi, Lilian, ce qui ne sert plus à une personne peut être un trésor pour une autre. Certaines personnes vivent des déchets des autres ». Il me disait ceci comme pour me consoler, à me voir si indignée. Ses paroles continuent à raisonner en moi et je me dis que peut-être il a raison. Cependant, cela me fait aussi réfléchir à combien de choses je garde en ma possession? Car oui, je pense parfois que je vais les utiliser un jour, sans me rendre compte que j’ai accumulé des biens qui pourraient être utiles à ces gens.

Pouvez-vous trouver où se trouve la jeune fille, car à regarder la photo, j’ai moi-même du mal à la voir, perdue au milieu des déchets.

Quand j’ai reculé, j’ai aperçu dans le rétroviseur une autre image qui m’a estomaquée : un tout petit enfant. Sans voix, j’ai pris une grande respiration, puis j’ai baissé la vitre pour remercier les trois enfants qui avaient aidé.

En chemin vers la maison, je pensais à toutes ces campagnes sur les normes de biosécurité que font les médias. Mais quand tu vois cette réalité, tu te demandes comment peuvent survivre ces hommes, ces femmes, ces adolescents et ces enfants qui travaillent dans ce dépotoir?

Mes seuls soucis sont de mettre du gel sur mes mains et de porter un double masque pour ne pas attraper la Covid19… Ces gens ne peuvent même pas se permettre d’acheter des gants pour se protéger les mains, et encore moins des masques. Le plus important pour eux n’est pas d’éviter d’attraper la Covid19, mais plutôt d’arriver à trouver quelque chose à vendre dans ce dépotoir afin de pouvoir nourrir leurs familles.    

Chaque jour le Créateur te permet de contempler ce que les yeux du cœur veulent voir…

Le paysage de la montagne où se trouve le dépotoir est très beau et les couchers de soleil à Santa Bárbara sont magnifiques!

Ne passe pas sans voir chaque détail car Dieu te parle en chacun d’eux.